The Casters

Dans le jargon du FAM, ils l’appelaient « The big room ». Il s’agissait de la pièce où se retrouvaient les 5 personnes les plus importantes de toute l’organisation et leur boss. Une réunion s’y tenait à chaque fois qu’un fait important survenait. Sahra et Madeu arrivèrent juste à temps, et la réunion pu commencer.
« Faisons l’appel, dit le boss. Madeu, chef du bureau de recherche ?
- Présent.
- Sahra, chef de l’unité secrète ?
- Présente.
- Daif, chef du bureau des finances.
- Présent.
- Maure, chef de l’unité de combat ?
- Présent.
- Désih, chef du centre diplomatique ?
- Présent. »
Le boss prit quelques feuilles et un stylo avant de dire :
« Bon, comme vous le savez, il y a un point importants : la capture de « l’ultime Caster ».
- En ce qui concerne la dernière gardienne, nous avons eu vent que « l’ultime Caster » saurait sa localisation, dit Daif. De ce fait, elle est précieuse, et il n’est pas question de se servir des moyens traditionnels du professeur Madeu pour la faire parler.
- Dommage, dit Madeu en soupirant, je viens tout juste de terminer un nouveau produit qui …
- Le fait est que tu as la détestable manie de faire balancer le patient entre la vie et la mort avec tes expériences, afin de le faire avouer, dit Désih.
- Puisque vous êtes si intelligente, je suppose que vous pourriez vous en occuper vous-même.
- Il est réellement heureux que la CIA n’ait pas vent de cette affaire, reprit Désih en feignant d’ignorer Madeu, il ne nous font pas assez confiance, et ils nous confisqueraient « l’ultime Caster » s’ils savaient qu’on a un truc aussi dangereux du côté de chez nous.
- Mais n’oublions pas non plus que si nous effectuons sur ce Caster toutes les expériences loufoques du professeur, le coût va friser les 3 millions de dollars, dit Maure, je ne parle même pas de ce que nous devrons à la CIA si ça se savait.
- Maure, essayez de ne pas partir sur un sujet complètement différent, dit le boss. Cependant, votre inquiétude est compréhensible et il sera donc demandé au professeur Madeu de ne pas dépasser les 500 000$.
- Vous n’avez pas le droit de me faire ça ! Protesta Madeu, si vous voulez réellement dépenser moins, alors sacrifiez quelques clones ou Casters.
- Jamais ! Riposta Daif, vous faites ce que vous voulez, mais ne touchez pas à mes clones ! Par ailleurs, ce que vous proposez ne suffirait absolument pas à financer vos expériences sordides.
- De plus, le sacrifice de clone appartenant à l’état serait très mauvais pour notre image, rappela Désih, surtout si c’est pour permettre au professeur de poursuivre ses expériences.
- Désolé professeur, dit le boss en soupirant de lassitude, mais vous allez devoir choisir quelles expériences vous allez pratiquer sur cette Caster.
- Vous n’avez qu’à emprunter de l’argent ! Dit désespérément Madeu.
- Emprunter ?! S’exclama Maure, mais en ces temps de crise, ce serait la dernière des choses à faire ! »
Le professeur se leva brusquement de sa chaise et se dirigea vers la porte. Il fut alors arrêté par le boss qui lui demanda :
« Hé ! Où allez vous comme ça ? La réunion n’est pas finie.
- J’ai un truc à faire ; et par ailleurs, vous avez l’air de tellement bien vous en sortir sans moi ! »
Puis il quitta la pièce en claquant la porte.
Il se rendit dans la chambre de Kathy et lorsqu’il entre dans celle-ci, il vit la jeune femme se débattre dans son lit.
« Je vous en supplies ! Faites-les partir ! Cria-t-elle.
- Ouais, ouais, voila. » Grommela Madeu en prenant une seringue qu’il planta sans préavis dans le bras de Kathy et dont il injecta le contenu.
Lentement, Kathy se calma et pu enfin se détendre.
« Merci, dit-elle.
- J’en veux pas de vos remerciements ! Vous savez combien vous allez coûter et combien vous avez déjà coûté ?
- « Déjà coûté » ? ça fait combien de temps que je suis ici ? Une semaine ?
- Nan, trois moi. Et faut pas s’étonner, comment est-ce que vous croyez que cette blessure que y’avait au dos a guérie ? En une semaine, it’s pas possible, c’est tout.
- C’est pas humain de dormir pendant trois mois, comment est-ce que j’ai fait pour pas mourir de faim par exemple ?
- Pour le dodo, j’ai utilisé un gaz spécial, et pour la bouffe et tout ça, la perf a parfaitement fait son job’.
- Comment est-ce que vous avez fait pour …
- Mais tu vas te taire à la fin ?! Avec la science, avec la science j’ai tout fait, la science peut tout faire lorsque l’on sait s’en servi, et c’est mon cas ! »
Kathy retourna un peu la tête et y réfléchie, mais elle ressentie soudain une vive douleur au bras et lorsqu’elle regarda, elle vit que Madeu venait tout juste de lui injecter un nouveau produit.
« C’est quoi cette fois ? Demanda-t-elle.
- Ça ? Trois fois rien. Bon allez, je vous laisse ; pour le moment, j’ai toujours du boulot à faire. »
Il quitta alors la pièce tandis que Kathy sentait sa tête commencer à tourner.

Madeu entra complètement furieux dans son laboratoire, il s’enferma dans son bureau en claquant la porte. Là, il alluma son ordinateur en se disant que ça pourrait peut-être lé détendre de revérifier certains de ses fichiers.
« Professeur, dit son assistant en entrant, Sahra veut vous parler.
- C’est pas réciproque ; j’ai envi d’être seul.
- Allons, fais pas la tête, dit Sahra en entrant, c’était pas cool le petit caprice que tu nous a fait tout à l’heure. Le boss commence à en avoir assez de tes sauts d’humeur et songe à te remplacer par machin là, Himmel.
- Te fous pas de ma gueule, tu … »
A ce moment, un bruit étrange se fit entendre en provenance de l’ordinateur. Sahra et Madeu se tournèrent immédiatement vers l’engin et virent un petit lapin blanc en smoking apparaître à l’écran. Le professeur se mit à pianoter sur le clavier, mais le lapin dit alors :
« Coucou, je suis Chappy le lapin, est-ce que tu veux jouer avec moi ?
- C’est quoi comme bug ça ? Demanda Sahra, j’ai pas l’habitude d’avoir des lapins en smoking sur mon écran.
- mon non plus, dit Madeu, mais j’ai pas l’intention de me laisser faire ; passe-moi la disquette avec l’anti-virus. »
Sahra lui passa donc la disquette et il la fourra rapidement dans l’ordinateur, mais une fumée s’échappa du disque dur et c’est une disquette en feu qui fut éjectée de l’appareil.
« Allez, allez, je veux encore des copains pour jouer, dit Chappy.
- Eteignez l’ordi, suggéra l’assistant, ça va peut-être …
- Nan, nan, nan, n’y pense même pas ! Dit Chappy en souriant. J’ai pas envi ! »
Une alarme se fit entendre et brusquement, l’ordinateur prit feu ; Sahra et Madeu eurent à peine le temps de se précipiter hors de la pièce que l’engin explosa.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? Demanda l’associé de Madeu.
- J’en sais rien, répondit le professeur, c’est ce virus de … de … de « Chappy » là ; il est venu tout à coup et il a ait péter mon PC ce p’tit salaud !
- Heureusement que toutes les données de notre centre sont stockés dans des disquettes fit remarquer l’associé de Madeu.
- On pourrait essayer de pister le « Chappy » là. » Suggéra Sahra.
Ils s’assirent rapidement autour d’un ordinateur et tout le monde dans cette gigantesque pièce se mit à les regarder.
« C’est pas la foire ici ! Cria Madeu, retournez à vos postes ! »
Ils retournèrent rapidement à leur travail tandis que Sahra, Madeu et son associé mirent le programme de pistage en route, espérant pouvoir retrouver le « Chappy », et savoir qui leur avait envoyé ce virus. Les chiffres et les données défilèrent très rapidement sur l’écran.
« Il est où ce petit salaud ? Murmura Madeu, on aurait du le retrouver maintenant, c’est pas normal.
- Arrêt de gueuler. » Demanda Sahra.
Brusquement, le lapin apparu sur l’écran, fit mine de regarder autour de lui, se tourna vers le trio, le regarda fixement pendant quelques secondes et afficha finalement un lare sourire.
« C’est le moment de le chopper ! » S’exclama Madeu en frappant du poing sur la table.
Mais soudain, l’ordinateur commença à fumer, l’écran se brouilla. Rapidement, ils s’éloignèrent de l’engin avant que celui-ci n’explose à son tour quelques instants plus tard.
« Eh ben dis donc, comparé à ça, le cheval de Troie c’est un enfant de cœur, dit Sahra. Faut mettre le boss au courant, il est urgent de …
- Qu’il aille se faire foutre celui-là ! Riposta Madeu, j’ai assez de cervelle pour m’en charger tout seul ! J’en aurait fini demain matin, j’en suis sur ! »
Sahra hocha la tête et quitta les lieux tandis que Madeu s’enferma seul dans une pièce avec un ordinateur.

Il était près de 20h maintenant, et l’assistant du professeur Madeu s’était trouvé obligé d’apporter son dîner à Kathy, puisqu’il lui avait été signalé que la perfusion n’était plus nécessaire désormais. Mais quand il entra dans sa chambre, il la vit complètement exsangue, les yeux et la bouche grande ouverte et de la bave lui coulant le long des joues. Rapidement, il déposa le plateau sur une table, consulta la feuille de route qui était juste à côté et injecta à Kathy un produit rouge. Quelques secondes plus tard, la jeune femme prit une grande inspiration avant de se redresser et de se mettre à tousser.
« C’est bon, dit l’assistant, pas la peine d’en faire tout un plat, je vous ait injecté le contrepoison.
- C … c … c’était quoi ça ? Demanda Kathy en saisissant l’eau qui se trouvait sur le plateau et en buvant.
- Le professeur a eu une mauvaise journée et a apparemment cherché à vous éliminer.
- Mais …
- Bon, j’ai encore du boulot moi. Je vous suggère de bien vous reposer, puisque demain matin, y’a notre numéro 2 qui va venir vous voir pour vous poser quelques questions.
- Comment s’appelle-t-il ?
- Quiorra. » Répondit simplement et sèchement l’associé avant de quitter la pièce.
Kathy essaya de se rappeler où elle avait bien pu entendre ce nom auparavant, mais elle n’y parvint pas. Elle se figura cependant qu’il fallait qu’elle s’échappe rapidement. Pour la première fois, elle sortit de son lit et se rendit alors compte que son ventre n’était plus aussi mince que lorsqu’elle était dans la forêt. Naturellement, en trois mois, ça avait eu le temps de grandir là-dedans.
Elle regarda autour d’elle pour voir s’il y avait une issue autre que cette porte d’entrée (qui était terriblement mise en évidence par le fait que la pièce était presque vide), mais il n’y avait rien apparemment. Kathy songeait à faire sauter la porte lorsque celle-ci s’ouvrit pour laisser paraître un homme en blouse qui tenait un plateau sur lequel se trouvait des seringues.
« Hé, pas de conneries, dit-il à Kathy, retournez dans le lit immédiatement, c’est l’heure de cette injection pour éviter que …
- J’ai pas l’intention de ma laisse injecter une autre de vos saloperies ! » Dit-elle en faisant sauter la caméra d’un geste de la main.
Dans la salle de sécurité, on se mit tout de suite en branle et on dépêcha une patrouille qui arriva en moins de quelques minutes pour voir ce qui pouvait bien se passer, mais lorsqu’elle arriva, elle trouva l’homme inconscient, dépouillé de presque tous ses vêtements, et tout les médicaments étalés pas terre.
Ils entrèrent dans la chambre, mais soudain, la porte se referma et Kathy parue. La patrouille eut à peine le temps de s’en rendre compte qu’elle leur fit sauter les armes de leurs mains.
« J’suis à la recherche d’un sort de plan pour dégager d’ici ? Vous auriez pas ça vous ?
- T’as aucune chance de te faire ma malle d’ici, dit un des membres de la patrouille.
- Je ne vous demande pas de me dire mes chances, mais si vous auriez un plan, répliqua Kathy en fronçant légèrement les sourcils.
- Et pourquoi est-ce qu’on vous le passerait d’abord ? » Demanda un des soldats.
Kathy l’assomma en l’envoyant contre le mur.
« Parce que j’ai pas envie de mourir ici, alors, passez un plan ou je vous tue tous ! »
Ils hésitèrent pendant quelques secondes, mais lorsqu’ils virent l’expression du visage de Kathy, il sortirent chacun rapidement un papier, et la lui tendirent. Elle en prit un et fit ensuite un geste de la main et les assomma tous en les envoyant contre le mur.
« Merci bande d’enfoirés. » Dit-elle en enfilant un des uniformes de la sécurité.

Kathy était désormais hors de la chambre et se dirigeait aussi discrètement que possible vers la sotie indiquée sur le plan. Cependant, très vite, une alarme retentie ; la jeune femme savait très bien pourquoi. Elle accéléra donc et finie par arriver au bout d’une dizaine de minutes en face d’une porte avec écrit quelque chose en anglais dessus, mais qu’elle ne comprenait pas. Elle haussa les épaules et l’ouvrit, mais se trouva en face de Quiorra qui lisait un livre dans son bureau. Il cessa immédiatement sa lecture en apercevant Kathy.
« Time I wasn’t here ! » S’exclama Kathy en refermant rapidement la porte.
Mais à peine s’eut-elle retournée qu’elle se trouva de nouveau face à face avec Quiorra ; elle n’en croyait pas ses yeux et recula légèrement avant de se mettre à courir de toute vitesse. Quiorra la rattrapa très vite et pointa une arme sur elle. Kathy la fit exploser, mais elle se reconstitua et Quiorra se dédoubla. Kathy s’arrêta et fit éclater leurs têtes, mais elle se retrouva soudain en face de quatre Quiorra. Elle se remit à courir, mais s’aperçue bien rapidement qu’elle n’avançait pas du tout. Prise de panique, elle fit exploser autant de fois Quiorra que lui permettaient ses forces, cela n’eut cependant aucune utilité, puisque Quiorra réapparaissait quelques instants plus tard et dédoublé.
« Mais merde ! Hurla désespérément Kathy, pourquoi est-ce que vous crevez pas ?! »
Elle reçue alors un coup sur la tête et tomba par terre complètement sonnée.
« … comment est-ce que vous avez fait ça ? Demanda-t-elle à Quiorra qui se trouvait derrière elle.
- Non, il s’agit des effets secondaires du produit qu’on t’a injecté tout à l’heure.
- Putain. » Murmura Kathy avant de perdre connaissance.
Quiorra sortit sa radio et indiqua qu’il venait de reprendre « l’ultime Caster » et qu’il allait avoir besoin d’une patrouille. Cela lui fut accordé et il se mit donc à attendre que celle-ci arrive.
Mais soudain, il vit une petite fille aux cheveux noirs s’approcher de Kathy et la regarder en silence.
« T’es qui ? Demanda Quiorra.
- Ça ne vous regarde pas, mais je ne vous laisserais pas faire de mal à cette femme.
- Bon, écoute ; tu me fais encore chier, je te tire une balle dans la caboche. Et puis d’abord, éloignes-toi de cette pute ! »
La petite fille prit la main de Kathy et l’instant d’après, elles avaient disparues.
Quiorra n’en croyait pas ses yeux, et quand la patrouille arriva quelques minutes après, il était déjà trop tard.

Lorsque Kathy sentie un vent glacé sur sa peau, et quand elle ouvrit les yeux, elle vit qu’elle se trouvait dans un grand conduit d’aération. Elle essaya de se souvenir de quelle manière elle avait bien pu atterrir ici, mais c’était le blanc total dans sa tête.
« Coucou ! » Entendit-elle soudain.
Kathy regarda autour d’elle et vit une petite fille qui lui ressemblait de manière troublante. Elle ne devait pas avoir plus de huit ans et son sourire était radieux.
« Ça ne va pas ? Demanda la petite fille à Kathy.
- Euh … si, si, ça va ; j’ai juste un peu froid.
- C’est le problème de cette cachette, mais c’est tout de même la plus sûr de Guantanaméra. »
Kathy comprit qu’elle se trouvait dans cette fameuse prison dont Charles lui avait parlé à Las Vegas.
« Comme tu est spéciale à leurs yeux, tu as eu le droit à un traitement de faveur.
- Mais alors, ça veut dire que tu dois aussi avoir des pouvoirs.
- Oui, je peux contrôler les différentes dimensions, mais comme je suis encore petite, c’est très difficile pour moi de le faire.
- Mais alors, qu’est-ce que je peux faire ?
- Fais ce que je te dis. »
Kathy était surprise qu’un enfant lui demande de lui obéir, mais elle se dit que provoquer quelqu’un qui était sa seule chance d’évasion n’était pas une idée très brillante. Elle lui demanda alors ce qu’il faudrait faire pour s’échapper.
« Guantanaméra est une île secrète en plein milieu du Pacifique qui a été supprimé des cartes mondiales pour plus de tranquillité. Mais bientôt, il va y avoir un ferry qui partira pour San Francisco à cause de problèmes de gangs et de la peste alumnique.
- Une seconde, comment ça se fait que tu sache tout ça toi ? Demanda Kathy qui ne pu s’empêcher de croiser les bras. »
La fille baissa alors la tête, ne disant plus rien. On aurait presque dit qu’elle avait honte.
« Tu ne me croira pas si je te le disais.
- Si, si, promis.
- Je t’assure ; tu vas te moquer de moi. »
Kathy posa alors sa main sur l’épaule de la petite fille et dit en la regardant dans les yeux d’un air tranquillisant.
« Allons, ne dis pas ça. Je jure que je ne moquerais pas de toi. »
La petite fille hésita encore pendant quelques secondes avant de dire timidement :
« Je suis ta fille, celle dont tu est enceinte en ce moment même. »
Kathy la regarda avec étonnement. Pendant quelques instants, son esprit rejeta violement cette affirmation, mais celle-ci revint à l’asseau : elle expliquait pourquoi cette fillette ressemblait tellement à Kathy lorsqu’elle avait son age. La partie logique de son être lui indiqua que cela était impossible, mais Kathy se dit finalement que rien ne l’était complètement dans le monde des Casters. Elle serra la petite fille contre elle et lui dit :
« Mais pourquoi est-ce que tu es ici.
- Il faut que tu arrêt Bétraid, sinon, il veut déclencher une pandémie de peste alumnique. Je suis ce que sera ton bébé dans dix ans et j’ai remonté le temps pour que tu fasses quelque chose pour …
- Attends. Tu me dis qu’il y a quelqu’un qui s’appelle Bétraid qui veut faire quoi ?! J’ai déjà du mal à avaler le fait que tu sois revenu d’une autre dimension pour m’aider, songe-y. Qu’est-ce que c’est d’ailleurs que la peste alumnique ? Tout le monde sais que la peste n’est plus assez forte pour devenir une pandémie … et d’ailleurs, pourquoi déclencher une pandémie, ça n’a aucun sens. Il faudrait d’ailleurs que tu me dises qui c’est ce Bétraid qui … »
Mais Kathy s’arrêta, s’apercevant que la petite fille dormais. La jeune femme la déposa alors contre une des parois et essaya elle aussi de dormir.
Elle réussie au bout d’une demi-heure.

« Bravo ! S’exclama Madeu en frappant du poing sur la table, comment est-ce que t’as pu laisser filer la Caster ?! Tu te rends compte qu’elle pourrait détruire Guantanaméra à elle toute seule.
- C’est une femme, elle est donc faible, répondit Quiorra. On l’aura d’autant plus facilement que toute la bas est en alerte rouge. Y’a déjà des dizaines d’agents sur l’affaire ! »
Ils se trouvaient dans le bureau du boss, la tension était à son comble car Kathy avait disparu du paysage depuis près de 8 heures.
« Allons, allons, si on cède à la panique, on va s’y mordre les doigts, dit Sarah en buvant tranquillement une tisane.
- Dommage, moi qui pensait à nommer Quiorra à la place de Madeu, dit le boss, je crois que c’est fichu pour ça. »
Quiorra fronça les sourcils et Madeu sourit légèrement. Sentant la tension monter, Sarah bu encore un peu avant de dire :
« Tout ce qu’il nous suffit de faire c’est d’attendre : elle finira bien par sortir de sa cachette, et alors, là, on l’aura. »
Quiorra la fusilla du regard. Il supportait mal que ce soit Sarah (et de surcroît une femme) qui prenne la parole alors que pour lui c’était une discussion d’hommes. Il croisa les bras et dit en fronçant légèrement les sourcils :
« Non mais vous entendez ce qu’elle nous dit : d’attendre ! Non mais, faut être une femme pour pas concevoir une possibilité aussi simple que celle que cette pute doit s’être réveillée et a du récupérer la majorité de ses forces. Elle sera bientôt invincible !
- Mais il suffit de faire en sorte qu’elle atteigne pas les vivres et, pour sûr, elle sera épuisée au bout de quelques jours, répondit Sarah en fronçant légèrement les sourcils à son tour.
- Quelques jours ?! S’exclama Quiorra, mais t’es complètement … elle aura attaqué bien avant.
- Ouais, confirma le boss, il marque un point : elle est pas stupide non plus.
- Et c’est à cause de ça que je pense qu’elle va réfléchir à deux fois avant de se montrer.
- Et si jamais ton soi-disant « instinct féminin » te fait défaut ? Demanda Quiorra en posant ses mains sur ses hanches. Ça voudra dire qu’on est tous foutus.
- Je suis obligé d’avouer que Quiorra a quand même raison sur ce coup, dit le boss. Y’a un gros risque. »
Quiorra était encouragé par ce succès, il sentait qu’il pouvait battre Sarah, et rien ne lui ferait plus plaisir.
« Boss, j’ai une idée, reprit-il, vous savez que nous sommes sensés embarquer pour San Francisco demain soir ? On pourrait faire en sorte que cette salope s’échappe d’ici et se dirige vers le bateau. Comme ça, on saura quel chemin elle va prendre et on finira bien par l’avoir, vu qu’on est tous des Casters au FAM. Et même, on pourrait lui balancer du gaz sur la gueule.
- Pas mauvais dans le fond, pour sûr, dit Sarah, mais ça risque de …
- Alors, boss, qu’est-ce que vous en pensez ?! S’exclama Quiorra en interrompant volontairement la jeune femme.
- C’est brillant ! Dit le boss en souriant.
- Il y a quand même un problème, dit Sarah, on risque de …
- L’autre ! Dit Quiorra avec un grand sourire aux lèvres, quelle mauvaise perdante. Elle peut tout simplement pas admettre qu’un homme ait raison. Ça, c’est de l’arrogance féminine tout craché ! »
Sarah ne réagit pas pendant quelques instants. Elle bu tout simplement de la tisane avant de murmurer :
« Ben dis donc, qu’est-ce qu’il faut pas entendre. »

« Maman ! Maman ! Qu’est-ce qui t’arrive ?! »
Kathy ouvrit les yeux et vit qu’elle se trouvait toujours dans le conduit d’aération. Mais la petite fille était agenouillée auprès d’elle, la peur se lisait sur son visage.
« Qu’est-ce qui se passe ? » Demanda Kathy.
La jeune femme se regarda alors dans une des parois métalliques et vit avec horreur que son visage était couvert de tâches violettes. Elle ne pu s’empêcher de pousser un cri et de reculer légèrement.
« C’est quoi cette saloperie ?! Hurla-t-elle, qu’est-ce qu’ils m’ont foutu dans le corps ?!
- Il faut trouver un antidote !
- Ils vont me tuer dès que je me montre !
- Mais tu risque vraiment de mourir si tu reste ici sans rien faire ! » Protesta la jeune fille.
Kathy essaya de réfléchir calmement (en dépit de la panique qu’elle ressentait à travers toute sa chaire) et dit finalement :
« Tu saurais pas où on pourrait trouver un antidote ?
- Oui … enfin, je crois.
- Pas grave, ça fera l’affaire. Montre-moi le chemin. »
Elles se mirent en route.

Sarah entra dans le laboratoire privé du professeur Madeu. Il s’agissait d’une pièce assez petite avec des armoires remplies de fioles, des tables en désordre, des livres et des feuilles partout. Elle trouva alors le professeur en train de pianoter sur un nouvel ordinateur.
« Alors, tu l’as trouvé ce bug ? Demanda-t-elle en posant à côté de lui la tasse de tisane qu’elle lui apportait. Fais donc une pause, ça fait un bail que tu bosses dessus.
- Tu vas pas me croire, mais j’ai pu remonter jusqu’à un des ordinateurs de Guantanaméra.
- Quelqu’un d’ici aurait envoyé le virus ? Tu soupçonnes quelqu’un en particulier ? Demanda-t-elle en s’asseyant tranquillement sur une chaise.
- Non … et puis ce serait trop dangereux de le dire à tout le monde, ça … »
Brusquement, la plaque du ventilateur sauta et Kathy entra dans la pièce. Sarah et Madeu était pâle et immobiles. Le visage de Kathy était maintenant intégralement violet et certaines parties commençaient à noircir.
« C’est quoi ce truc que j’ai au visage ?! Cria-t-elle d’une voix qui révélait plus la peur que la colère.
- On se calme, dit Sarah en essayant de respirer pour se calmer, ça ne servira à rien d’être violent.
- Passez-moi le foutu antidote !
- On en a plus en stock, dit Madeu, et il faudrait des mois pour en fabriquer de nouveau.
- Merde ! » Hurla Kathy.
Elle s’accouda alors à la table, mais quelques secondes plus tard, elle s’écroula par terre et perdit connaissance. Madeu se dirigea après quelques instants de silence vers la porte, et dit à Sarah :
« Je vais aller chercher des renforts, fais gaffe si jamais elle se réveille.
- Pas de soucis. » Dit-elle en s’asseyant tranquillement sur une chaise.
Madeu quitta la pièce, tandis que Sarah surveillait Kathy en ne faisant que la regarder de temps à autre, tout en buvant sa tisane.
C’est alors que la petite fille sortit du système de ventilation, elle couru vers Kathy et se mit à pleurer :
« Maman ! Maman ! Réveille-toi ! Je t’en supplies ! »
Elle foudroya alors Sarah du regard et cria :
« Pourquoi vous lui faites ça ?! Qu’est-ce qu’elle vous a fait ?!
- Tu ne devrais pas rester ici, répondit Sarah. On es sa seule chance de s’en tirer.
- Alors vous l’avez l’antidote ! »
Sarah fronça légèrement les sourcils et regarda d’abord Kathy, puis la petite fille. Elle réfléchit pendant quelques secondes, puis demanda :
« Petite, c’est quoi le nom et prénom de ta mère ? »
La petite fille la fixa du regard pendant un moment, étonné par cette question hors de sujet, puis dit :
« Kathy Slavemhan, pourquoi ça ? »
Sarah lâcha alors son verre qui tomba par terre et se fracassa en morceaux. La tisane alla mouiller les cheveux de Kathy. Sarah constata avec des yeux grands ouverts la jeune femme pendant quelques secondes, puis se tourna vers une des étagères.

Quelques minutes plus tard, Madeu revint dans la pièce avec une demi-douzaine d’hommes armés. Mais Kathy n’était plus là et Sarah se trouvait étalée sur le sol, sans connaissance.
« Mais qu’est-ce que ça veut dire ?! » Grommela-t-il en sortant des sels d’un des placards et en le plaçant sous le nez de la jeune femme.
Elle se mit alors à tousser et ouvrit rapidement les yeux. Elle se redressa légèrement et se mit à tousser de plus belle avant de dire en se relevant :
« Tu sais que j’ai horreur des sels.
- Et moi alors ? Tu crois que j’aime quand tu laisse filer « L’ultime Caster » comme ça ?
- Je suis vraiment désolé, dit-elle en s’asseyant sur une chaise et en se frottant le front. Elle s’est réveillée et s’est servie de son pouvoir pour m’envoyer contre le mur … j’ai du perdre connaissance à ce moment-là.
- Bon, ok, ok, n’en parlons plus, ça nous évitera de trop gueuler. » Dit Madeu en fronçant tout de même les sourcils.
Il se tourna alors vers tout le monde et dit :
« Ce n’est qu’une question de minutes maintenant avant que le poison ne la tue, mais faites tout de même gaffe au cas où quelques chose déraperait. »
Sur ce, tout le monde quitta la pièce, Sarah emportant sa tasse de thé qu’elle serrait frénétiquement entre ses doigts tremblants.

« Bon alors, dit le boss alors que seul lui et Quiorra se trouvaient dans la pièce, ça doit bien nous faire un total de 400 personnes, si on compte les cuisiniers, les hommes de bord et tout le bazar.
- Et il faut de belles filles, ajouta Quiorra en souriant.
- De belles filles ?
- Oui, je suis misogyne, mais je suis jamais contre une petite partie de baise. Sarah par exemple, je la déteste parce qu’elle se la joue, mais qu’est-ce qu’elle doit être bonne au pieu. Ça m’enrage que cette salope ait couché avec le tiers du FAM mais que j’ai jamais pu l’avoir au lit.
- C’est étrange, dit le boss en consultant une nouvelle feuille, je suis pas du tout étonné.
- Moi si, répondit Quiorra en croisant les bras. Une fille qui baise autant c’est une fille facile, et donc, on peut le foutre facilement au lit, non ? »
Le boss ne paya pas attention à ce que disais Quiorra et nota quelque chose avant de dire :
« Ton plan pour capturer « L’ultime Caster » est pas si mal, mais tu crois pas qu’elle va juste tout démolir si elle se rends compte qu’on lui a tendu un piège ?
- Pff, non. Les femmes ça pense au ralenti, donc, on aura tout le temps de l’avoir. »

Dans le tuyau d’aération, Kathy ouvrit enfin les yeux, mais très lentement car elle se sentait encore terriblement fatiguée. Elle vit alors sa fille assise à côté d’elle, la regardant avec un petit sourire aux lèvres. Etrangement, la jeune femme se sentait beaucoup mieux et lorsqu’elle vit son reflet sur une des plaques de métal, elle se rendit compte que sa peau était redevenue normale.
La petite fille se serra alors contre elle et lui demanda comment elle se sentait. Kathy répondit qu’elle se sentait beaucoup mieux, mais elle demanda cependant à quoi elle devait de ne pas se trouver de nouveau dans une chambre avec un éléphant rose dansant en guise de camarade.
« C’est cette femme de tout à l’heure, répondit la petite fille en souriant. Je sais pas pourquoi, mais après avoir entendu comment tu t’appelais, elle t’a mit un liquide bizarre dans ta bouche et les taches ont commencées à disparaître. Elle m’a dit qu’elle ferait semblant d’avoir été attaquée pour nous laisser le temps de nous mette à l’abri.
- Eh bien dis-moi, elle est serviable cette femme. » Fut obligé de reconnaître Kathy.
La petite fille recula alors un peu, s’assit par terre et dit alors :
« Mais maintenant, qu’est-ce que tu vas faire ?
- Y’a un bateau qui va partir pour San Francisco cette nuit il me semble, dit la jeune femme en se mordant la lèvre, il va falloir qu’on trouve un moyen de le prendre, c’est une question de vie ou de mort ! »

Elles se mirent à avancer sans réellement savoir où pouvait bien se trouver la sortie de Guantanaméra. Pendant près d’une heure, elles continuèrent et ce jusqu’à arriver à une impasse. Kathy réfléchie alors pendant quelques instants, puis, se tournant vers sa fille :
« Tu crois que tu pourrais nous faire avancer dans cette direction avec ton pouvoir ?
- Je ne sais pas de quelle distance il faut avancer.
- Mettons deux bons kilomètres. Si jamais il y a des problèmes, je m’en occupe, j’ai récupéré mes forces maintenant.
- D’accord, prends ma main. »
Kathy obéit. La petite fille ferma les yeux et brusquement, elles se retrouvèrent dans une dimension obscure, parcourue d’un silence à vous glacer le sang. Kathy respira un bon coup car sa chaire était agitée d’une angoisse presque comptable à la frayeur que provoquait en elle les Doktorschnabels.
Quelques secondes plus tard, elles se trouvaient dehors, dans une grande coure entourée de barbelés et de tourelles. Il faisait nuit noire et chacune des tourelles parcourait la coure d’un faisceau de lumière provenant d’un projecteur. Kathy se rendit alors compte que la petite fille était inconsciente et elle essaya de la réveiller mais brusquement, les projecteurs se braquèrent sur elle et l’alarme retentie.
Ne sachant absolument pas quoi faire, Kathy se mit à courir sans savoir où elle voulait aller, sa fille dans les bras. Elle entendit brusquement le son d’une mitrailleuse et des nuages de poussière se soulevèrent autour d’elle. La jeune femme leva la main et parvint avec difficulté à créer un champ de force autour d’elle, la protégeant elle et la petite fille des balles de mitrailleuses.
Celles-ci cessèrent tout à coup de faire feu et le nombre de projecteurs braqué sur Kathy augmenta considérablement. Des centaines d’hommes arrivèrent alors en moins d’une minute et encerclèrent Kathy, leurs armes toutes braquées sur elle.
Un homme sortit alors de la masse, s’approcha à moins de cinq mètres de Kathy et lui dit :
« Allons, rendez-vous. Les choses serons alors tellement plus simples pour nous tous. Vous n’avez de toute manière aucune chance de vous en sortir vivante.
- Vous êtes qui ? Demanda Kathy en fronçant les sourcils.
- Daif, chef de l’unité de combat. Allons, notre boss peut vous arranger un traitement plus avantageux que l’ancien.
- Cet arrangement, votre boss peut le prendre et se le foutre bien profond dans son sale cul terreux !
- Tu peux répéter ?
- Vous êtes tous givrés dans cette base de mes deux. Vous croyez que mon corps c’est un jouet, vous m’injectez des saloperies qui ont bien faillit me tuer plusieurs fois et vous voulez que je revienne ?!
- Donc, c’est non ?
- Allez vous faire foutre. » Répondit Kathy en lui faisant un magnifique doigt d’honneur.
Il soupira, puis retourna dans la foule. Kathy serra les doigts pour renforcer son champ de force, sachant que la suite ne serait pas belle à voir. Une fraction de seconde plus tard, elle entendit « Feu ! » et les centaines d’hommes lui tirèrent dessus en même temps. Les balles se heurtèrent au champ de forces et retombaient aussi nombreuses sur le sol que des gouttes de pluie le jour d’un orage, mais la jeune femme sentie que ses forces allaient la laisser tomber sous peu ; finalement, l’empoisonnement l’avait fatiguée bien plus qu’elle ne s’était laissé croire.
« Arrêtez ! » Hurla-t-elle à pleins poumons.
Mais les tirs continuèrent.
« Arrêtez  bandes de connards ! » Hurla-t-elle si fort qu’elle ressentie ce cri retentir jusqu’au plus profond de sa chaire.
Brusquement, une vague d’énergie surpuissante émanant de Kathy se propagea pareille à une onde de choc. Le sang éclaboussa alors la coure toute entière alors que les soldats se faisaient déchiqueter en une fraction de seconde, la moitié de leurs corps emportée aussi facilement qu’une plume au vent. Les lumières cessèrent et seuls quelques survivants demeuraient sur le sol, gémissant pour que quelqu’un les achève.
« Merde alors, murmura Kathy en se relevant timidement, c’est vraiment moi qui ait fait ça ? »
Elle y réfléchie un peu, mais devant l’angoisse de voir arriver des renforts, elle courue et traversa très vite plusieurs mètres où jonchaient des fils barbelés. C’est ce qui avait été la barrière délimitant Guantanaméra et qui avait été balayé par l’onde de choc. Quelques minutes plus tard, sa fille inconscience serré contre elle, Kathy se trouvait dans les bois.

Après plus de dix minutes, Daif parvint à attraper un talkie-walkie et, tournant le bouton de celui-ci à la bonne fréquence, il dit entre deux souffles rythmés par le sang qui lui remontait par la gorge :
« Alerte, « L’ultime Caster » a décimé l’unité de combat et son chef. Elle a fichu le camp dans la forêt et risque d’arriver au port dans moins de quelques minutes. Terminé. »
Mais il s’aperçu alors avec horreur que l’engin n’avait plus de batteries.
« Chiasse ! Murmura Daif en fermant les yeux, bordel de putain de chiasserie de … »
Il mourut.

Kathy était complètement perdue dans cette sombre forêt tropicale. Elle avait réussie à s’enfuir de Guantanaméra, mais c’était tout. Elle avait beau être « L’ultime Caster », tous ses pouvoirs ne lui seraient absolument d’aucune utilité si elle n’arrivait pas à trouver le bateau.
Epuisée, elle déposa sa fille contre un rocher et s’assit pour réfléchir un peu au moyen de monter sur le bateau sans se faire remarquer. Mais tandis qu’elle était perdue dans ses pensées, une silhouette s’approcha d’elle. Kathy sursauta, se redressa vivement et se prépara au combat, mais elle s’arrêta net en voyant sa mère apparaître devant elle. Mais elle s’arrêta net en voyant apparaître sa mère devant elle.
« M … m … maman. » Bégaya-t-elle.
Mais cette femme claqua alors des doigts et c’est Sarah qui apparue. Kathy se prépara de nouveau à combattre et Sarah, le voyant, lui dit calmement.
« Hé, attends Kathy, tu vas quand même pas m’attaquer.
- Je vois pas pourquoi ! Riposta Kathy. Vous faites parti du FAM, donc, vous voulez ma peau tout comme les autres.
- Hein ?! Tu vas quand même pas me dire que tu me reconnais pas ! Ça fait dix ans qu’on ne s’est pas vues, mais quand même !
- Je ne vous aie jamais vu, sinon je m’en souviendrais ! »
Sarha retroussa alors légèrement sa manche pour dévoiler une cicatrice en forme de croissant de lune. Kathy parue surprise et se détendit un peu.
« Comment vous vous êtes fait ça ? Demanda-t-elle.
- J’ai fait l’idiote en forêt un certain 10 juin 2001 et j’ai trébuché pour m’écorcher le bras contre un rocher pointu.
- Vraiment ? Demanda Kathy dont la peau se recouvrait de chair de poule.
- Oui. Et je m’appelle Sarah Rash, la Sarah de Thioria. La petite fille qui se moquait de toi tout le temps et dont tu as piqué le manteau. Allons, tu vois bien que c’est moi, sinon, comment j’aurais pu savoir aussi exactement à quoi ressemblait ta mère. »
Kathy détourna la tête et ferma les yeux : une partie d’elle-même refusait de croire cette femme qui se trouvait devant elle. Elle avait des preuves devant elle mais refusait d’y croire.
« Si tu es vraiment la Sarah que je connais, chante donc la petite comptine que tu chantais tout le temps pour me faire peur. »
Sarah parue réfléchir pendant quelques instants, instants durant lesquels Kathy jeta un coup d’œil rapide à sa fille qui était toujours inconsciente.
« Ah ça y’est ! S’exclama Sahra, je m’en souviens ! »
Elle se racla la gorge et chanta :
« C’est la pitite, la pitite, la pitite peste !
Bu-bu-bubonique ! Pneu-pneu-pneumonique ! Sep-sep-septicémique !
Et pleins de Doktorschnabels partout, pleins, pleins, pleins !
Dans les campagnes, chez toi sous ton lit, il est là : le Doktorschnabel ! 
Il a un très-très long bec, un beau-beau bec ! C’est lui, le Docteur au bec !
Le docteur de la pitite peste, Doktorschnabel ! Doktorschnabel ! »
Kathy demeura muette pendant quelques secondes, puis, elle prit Sarah dans ses bras.
« Ouf ! Pas si fort Kathy, dit Sarah en faisant de même.
- Mais bon sang, qu’est-ce que tu fiche ici ?! »
Elles se séparèrent et Sarah répondit à Kathy qui respirait à toute vitesse :
« C’est une longue histoire. Je crois pas que tu auras le temps de l’écouter si tu veux vraiment prendre le navire.
- Si tu me laisse te toucher la main, je pourrais tout voir et ça pendra même pas dix secondes.
- Oh ! Oh ! Alors t’as plusieurs pouvoirs, tu peux déplacer les objets et voir à l’intérieur des gens.
- Oui, et toi ?
- Idem. Je peux créer des illusions, c’est comme ça que je t’ai fait croire que tu voyais ta mère ; et puis, je flirt avec les temps passé … c’est tout comme le pouvoir de Clara Nhif, mais pour le passé.
- Pas mal dis-moi ! Dit Kathy sincèrement étonnée.
- Je croyais que tu voulais voir mon passé. »
Kathy remercia Sarah de le lui avoir rappelé. Elle prit donc une de ses mains et elle ferma les yeux. Les souvenirs de Sarah parurent alors devant elle.

Kathy venait de lui piquer ses habits, il était donc logique que Sarah lui court après. Mais elle n’avait absolument pas prévu que le professeur de gym ouvrirait la porte à ce moment-là. Elle se fracassa donc la tête contre celle-ci, laissant à Kathy le temps de s’échapper.
Le professeur se tourna vers Sarah qui pleurait et vit que son front était légèrement ouvert et qu’on voyait la chaire de l’intérieur de sa tête. Tout le monde sortit la tête des salles de classe et plusieurs élèves crièrent en voyant ça. Le sang par terre et la cervelle visible n’était pas ce qu’ils admiraient généralement chez leurs camarades de classe.
Le professeur prit rapidement un téléphone et une ambulance arriva une vingtaine de minutes plus tard. Les ambulanciers mirent des bandages de fortune à Sarah et on l’allongea sur la civière de l’ambulance et on se mit en route, direction l’hôpital de Clévo.
Mais la pluie battante continuait et la route était très glissante. Sarah n’était pas dans les vaps, mais parfaitement consciente, elle ressentait ainsi pleinement la douleur, mais n’en pouvait plus de pleurer, donc s’était arrêtée.
« Où est-ce qu’on est là ? Demanda-t-elle à un des ambulanciers.
- On est dans la forêt d’Asoucis. » Lui répondit-on.
Sarah ferma les yeux pour dormir probablement, ou au moins, trouver un peu de répit en attendant d’arriver à l’hôpital. Mais brusquement, un bruit aigu se fit entendre, indentifiable comme étant celui des pneus glissant sur la route. L’ambulance fut alors secouée et les objets bougèrent dans tous les sens.
Les ambulanciers ouvrirent rapidement la porte arrière du véhicule alors que le chauffeur leur indiquait avec frayeur qu’on se dirigeait tout droit vers un précipice. A peine eurent-ils ouvert la porte qu’une brusque secousse les projeta tous vers l’avant du véhicule, puis un nouveau choc, plus important celui-ci, les propulsa tous en l’air. Etant plus légère, Sarah fut littéralement projetée hors du véhicule. Bien heureusement, sa chute fut amortie par un lit de mousse.
Quelques secondes plus tard, l’ambulance, que personne d’autre n’avait eu le temps de quitter, fonça droit dans le ravin et Sarah ressentie une secousse en elle tandis que le bruit de l’explosion se fit entendre.
Sarah n’osa bouger pendant un bon bout de temps. La pluie continuait et avait déjà enlevé pas mal du sang qui se trouvait sur le visage de la petite fille, mais il en restait tout de même et quelques loups s’approchaient dans la broussaille. Cependant, Sarah n’avait pas l’air de les remarquer. Elle ferma les yeux, à cause de la fatigue semblait-il ; elle devait penser en toute logique qu’après un peu de repos, elle retournerait vers Thioria, mais ce n’était pas une certitude.
Mais les loups s’approchaient de plus en plus, ravis d’avoir enfin de la bonne chaire fraîche et non plus de petits mammifères ridicules. Sarah ouvrit alors les yeux et son visage afficha la peur lorsqu’elle se vit encerclée par ces bêtes. Soit elle n’osait pas bouger, soit elle ne pouvait bouger, de toute manière, le résultat était le même.
Mais tandis qu’ils s’approchaient d’elle, un homme ayant l’air d’avoir la cinquantaine sortit des fourrés, une blouse de chimiste sur lui.
« Ben voyons, ils s’en prennent aux gamines maintenant. » Murmura-t-il en présentant la paume d’une de ses mains.
Un jet mauve sortit brusquement de cette main et aspergea plusieurs des loups. Ils aboyèrent en le recevant sur eux et roulèrent à terre. Une fumée noire émana de leurs manteaux de fourrure et quelques secondes plus tard, ils étaient immobiles, morts sans aucun doute. Les autres s’enfuirent alors sans demander leur reste.
« Dit-moi petite, dit-il en s’adressant à Sarah, comment ça se fait que tu sois toute seule ici ? »
Mais la petite fille ne répondit pas, soit parce qu’elle avait peur de cet homme qui venait de tirer ce liquide mortel avec la paume de sa main, soit parce qu’elle était trop faible. L’homme la considéra pendant quelques secondes avant de crier :
« Hé ! Quiorra ! Vient un peu par ici ! »
Il s’agissait naturellement du Quiorra que Kathy avait connu, mais il avait l’air beaucoup plus jeune, beaucoup plus vif. Il considéra à son tour Sarah pendant quelques secondes avant de lâcher :
« Pff, même avant d’être adulte, elles font déjà chier le monde.
- Je te demande pas un de tes commentaires misogynes, lui répondit l’homme en blouse, je veux que tu la ramène au camp. »
Quiorra fit un geste de la main et soudain, le bois d’une arbre se transforma en deux silhouettes humaines qui prirent soin de Sarah.
Ils revinrent ainsi jusqu’au camp qui se composait de tentes bourrées de matériel scientifique et d’hommes en blouse blanche. Sarah fut alors transporté jusqu’à ce qui semblait être l’infirmerie et on l’allongea sur un lit. Après qu’on lui eut administré quelques médicaments, on lui débarrassa de sang qu’elle avait sur le visage. Ça avait l’air de lui faire du bien.
« Alors, dit l’homme en blouse en s’asseyant juste à côté de son lit, ça va un peu mieux ?
- Oui, répondit-elle après hésitation.
- Bien. Et c’est quoi ton nom ?
- Sarah, et vous ?
- Madeu. » Répondit-il en souriant.

Sarah n’avait pas l’air de réussir à s’endormir. Elle avait sans doute peur de se retrouver dans un endroit pareil, avec des gens qui pouvaient tirer de l’acide avec la main ou qui pouvaient faire apparaître des pantins comme par magie. La petite fille avait refusé de manger ce qu’ils lui donnaient et ne dormait que d’un œil. Dehors, elle avait pu entrevoir qu’ils faisaient des expérience étranges sur les animaux. Elle devait avoir peur qu’ils essayent sur elle.
Un soir, elle sortit de son lit. Elle avait l’air de se sentir mieux et sortit discrètement de l’infirmerie. Elle fila vers la forêt, mais elle remarqua une lumière étrange sortant d’une des tentes. Lorsqu’elle entra, ce fut pour se retrouver en face d’une cage dans laquelle se trouvait une femme habillée en blanc.
« Qui êtes vous ? » Demanda la jeune fille.
La femme se tourna vers elle, la regarda pendant quelques secondes et répondit en souriant :
« Moi ? Mais juste une gentille femme qui a été faite prisonnière par ces méchantes personnes. Si je te donne un pouvoir, tu veux bien me libérer ?
- Un pouvoir ? Demanda Sarah avec surprise.
- Oui. Celui de l’illusion serait pas mal, hein ? »
Sarah parue séduite par cette idée et manifesta sa joie en affichant un grand sourire. Mais la femme en blanc lui indiqua qu’elle avait besoin de toucher sa main pour lui donner le pouvoir. La petite fille s’approcha donc et la femme en blanc dit en lui prenant la main :
« Au fait, j’ai oublié de dire que pendant que je te passe le pouvoir, t’as neuf chances sur dix de mourir.
- Quoi ?! » S’exclama la petite fille.
Brusquement, elle tomba à terre et se roula frénétiquement dans la poussière. Elle ne parvenait pas à emmètre de cri, mais de petits son aigus. Ses yeux se tintèrent de rouge pendant que la femme serrait les doigts. Brusquement, Madeu fit irruption dans la tente ; il ne lui fallu que quelques secondes pour comprendre ce qui se passait et il agit rapidement. Il envoya du gaz à la figure de la femme qui s'endormit presque immédiatement.
Madeu s'approcha alors de Sarah qui était encore toute tremblante de peur.
"Eh oh, est ce que ça va ? Qu'est-ce que tu faisait ici ? Cette femme vient tout juste d'être capturée et elle est très dangereuse.
- Mais qu'est-ce qui se passe à la fin ?! S'exclama Sarah, c'est quoi ce truc que vous avez fait avec vos mains, le truc qu'elle a fait avec ses mains et les hommes bizarres sortis des arbres ?! Et ...
- Toi, tu as besoin de dormir."
Il lui envoya alors du gaz dans la figure et elle s'endormit. Tout s'obscurcit autour d'elle puisqu'elle n'avait aucun moyen de voir la suite. Cette sphère ayant livré tout son jus, Kathy se rendit alors à la suivante qui contenait la suite, une suite beaucoup plus excitante.

Un mois était passé.

Un matin qu'elle était en train de lire, Madeu vint la voir pour lui dire qu'on allait lever le camp et retourner aux Etats-Unis ; il lui demanda alors si elle voulait venir avec eux. La petite fille hésita pendant quelques instants, mais finie par accepter.
Il fallu ensuite plusieurs jours pour déplacer tout le matériel jusque dans des camions, mais une fois que cela fut fait, on emmena le tout à Bordeaux. On partit la nuit même. Sarah ne savait pas exactement combien de temps le voyage allait durer, mais elle savait que ça allait tout de même être long, puisque Guantanaméra se trouvait à l'autre bout de la terre, littéralement.

Le premier jour était étonnamment tranquille et presque tout le monde restait dans sa cabine ; seul Sarah semblait vouloir prendre un bon bol d'air frais dehors. Il faisait très beau et Sarah s'appuya contre la rembarre et fixa l'océan.
" Coucou, dit soudain une voix masculine, tu fais vraiment parti du groupe scientifique ? "
Sarah se retourna et vit un homme aux cheveux roux, ayant à peu près la trentaine.
"Non, répondit-elle finalement, je suis d'un village qui s'appelle Thioria.
- J'ai entendu dire que tu avais des pouvoirs.
- Oui.
- Lesquels ?
- Je peux créer des illusions.
- Ah ! Pas mal quand même !
- ... merci."
L'homme s'approcha alors d'elle et, lui ébouriffant les cheveux, lui demanda :
" Dit, est-ce que ça te dirait de rejoindre mon unité.
- Votre unité ?! S'exclama Sarah, mais je ... je suis un enfant encore.
- Allons, tu as un pouvoir intéressant, et il parait que t'as un très très bon potentiel, je t'assure que tu serais utile ; chez nous, l'age ne veut rien dire : regarde Madeu, il a 50 ans et il pète la forme !
- Mais je ... je vous ait encore jamais vu.
- Je faisait pas parti de l'expédition.
- Je ne sais même pas comment vous vous appelez ...
- Bétraid, je m'appelle Bétraid, ça te va ? Demanda-t-il en souriant.
- Et vous êtes chef d'unité, c'est ça ?
- Oui, oui, c'est bien ça ! Et c'est pour cette raison que je peux te proposer de rejoindre mon unité. Alors, qu'est-ce que t'en dis ? Tu pourras aller parler avec les autres de l'unité, ils sont tous sur ce navire."
Sarah réfléchit pendant encore quelques secondes, mais finie par accepter. Mais, le sourire qu'affichait Bétraid lorsqu'ils se serrèrent la main n'annonçait rien de bon.