The Casters

TU TE SOUVIENS MÊME PAS ????????????!!!!!!!!!!
lol
Hier ou avant-hier je sais plus, tu m'as dit des choses horrrriiiiibles sur les Casters !!
Tu sais... peste bubonique.... septicémique......... antiseptique.... XD
Concernant môssieu Charles....
C'est moi qui fait ça ==>

Conna** ! Salau* ! Enfoi** ! (on peut aisément remplacer le cochon par: "gros enc**** de sa rac*)

Kathy n’avait jamais autant dormie que lors des 4 jours supplémentaires que le navire prit pour atteindre les abords de San Francisco. Elle ne se réveillait que pour manger les repas en 4ème vitesse, aller aux toilettes et donner le sein à Lucas. A part ça, ce fut le sommeil continuel pendant tout ce temps.
Finalement, au bout du quatrième jour, Sarah vint finalement la réveiller.
« On est finalement arrivés ? Demanda Kathy.
- Pas tout à fait, on sera là dans une heure, mais je pense que tu devrais penser à te doucher et te préparer. Charles s’est très bien occupé de Lucas et je crois qu’il y a aucun problème si tu veux le reprendre pendant quelques instants.
- Bien, très bien. Vivement qu’on en ait fini avec toute cette histoire ; au fait, c’est quoi le nom de cette épidémie à San Francisco ?
- La peste alumnique.
- « Alumnique » ? Demanda Kathy en sortant du lit et en s’étirant.
- Oui, c’est parce que d’après ce qu’on a entendu dire, la peau des victimes prend une couleur argentée une heure avant leur mort.
- Et ça met combien de temps pour tuer cette saloperie ? Questionna Kathy en prenant une serviette et des vêtements propres dans l’armoire qui se trouvait juste à côté d’elle.
- Deux heures. »
Kathy s’immobilisa et regarda Sarah avec les yeux grands ouverts.
« Deux heures ?!
- Oui.
- Y’a un remède au moins ?
- Non, une fois que tu l’attrapes, c’est fini. »
Kathy frissonna. Elle n’avait certainement pas envie de mourir comme ça, surtout vu qu’elle avait un fils maintenant. Cependant, elle respira un bon coup et dit à Sarah :
« Bon, je vais me doucher et je serait prête dans une demi-heure environ.
- D’accord, je t’attendrais sur le pont. »
Sarah s’en alla donc. Kathy entra dans la douche et alluma l’eau. Pendant quelques instants, elle repensa à toutes ces choses auxquelles elle avait du survivre pour en arriver jusqu’ici et ne pu s’empêcher de remarquer l’ironie de mourir de maladie comme ça, juste avant la fin.
En sortant de la douche, elle s’habilla rapidement et sortit de la chambre. Elle rencontra Charles dans le couloir, le bébé dans les bras.
« Alors, demanda-t-il, ça va mieux ?
- Oui, répondit-elle sans la même hargne des jours précédents, merci de t’être occupé du petit. Ça m’a vraiment rendu service.
- C’est normal que je m’en occupe aussi, souligna-t-il.
- Si tu veux, dit-elle en passant sa main sur le front de Lucas. J’espère que la suite va bien se passer. Pour tout de dire, j’ai pas l’intention de mourir.
- Allons, on est forts, on va survivre à tout ça. »
Kathy soupira et prit doucement le bébé dans ses bras.
« Si y’a bien une chose que m’a apprit les années c’est qu’être fort ne suffit pas. »
Mais quelques secondes plus tard, elle ajouta en souriant légèrement :
« Par contre, je pense que t’as raison quand tu dis qu’on va réussir à survivre. »

Kathy monta enfin sur le pont où se trouvait à peu près tout le monde. Quand elle arriva, chacun se tourna vers elle pour la regarder et des murmures partirent dans tous les sens ; mais Kathy se fichait bien de ça, elle avait prit l’habitude de ce genre de chose au fil des années.
La jeune femme regarda enfin vers San Francisco et fut étonné de ce qu’elle vit. La cité ressemblait plus à un mauvais décor de fil d’horreur qu’à quoi que ce soit d’autre. On était encore loin de la cité et pourtant, Kathy n’avait aucun mal à voir toutes les poubelles qui jonchaient le sol et les feux qui brûlaient à gauche à droite.
« Pas habituée à ce genre de paysage, hein ? Lui demanda Sarah en posant sa main sur son épaule.
- Non, répondit Kathy, j’ai vu beaucoup de trucs, mais pas encore ça. Comment ça se fait que ce soit un foutoir pareil ?
- Eh bien avec tous ces gangs qui circulent dans la rue et la peste qui est on ne sait où, c’est pas quelque chose qui va encourage les gens à sortir. Donc, les poubelles, ça passe par la fenêtre.
- Et ils font comment pour trouver à manger alors ? »
Sarah haussa les épaules. Elle répondit que les rapports n’indiquaient pas ce genre de choses et que si Kathy voulait vraiment savoir, il faudrait qu’elle aille le vérifier par elle-même. Le boss prit alors la parole pour expliquer la suite des évènements à tout le monde. En vérité, il ne dit pas grand-chose, simplement qu’ils allaient loger dans un petit hôtel qui se trouvait près du port et qu’ils en feraient leur camp logistique.

Une fois le navire accosté, on se dépêcha de descendre tout le monde et on se dirigea aussi rapidement que possible vers l’hôtel. Kathy n’en revenait pas à quel point la rue empestait ; elle fouilla ses poches pour en sortir un mouchoir qu’elle se plaqua sur le visage. C’est alors que Lucas se réveilla dans les bras de sa mère et se mit à pleurer.
« Chut ! » Fit tout le monde en se tournant vers elle.
Kathy toucha rapidement la main de son fils et quelques instants plus tard, il s’endormi de nouveau. La jeune femme rangea le mouchoir dans sa poche et se passa la main sur la figure : elle ne s’était définitivement pas reposé assez durant ces quatre jours. Les produits avec lesquels elle avait été drogué pendant près de trois mois au FAM devaient y être pour quelque chose.
« Tu veux que je prenne le petit ? Lui demanda Charles en s’approchant d’elle.
- Non. » Répondit-elle sèchement.
Elle accéléra un tout petit peu le pas et s’éloigna rapidement de lui pour aller parler avec Sarah. Charles mit ses mains sur ses hanches.
« Ouais ben merci quand même ! » Dit-il en fronçant également les sourcils.
Sarah soupira.
« Oui Kathy, tu ne sera pas dans la même chambre que Charles, si c’est vraiment ce que tu veux.
- Pourquoi tu réagis comme ça ? Demanda Kathy, qu’est-ce que j’ai encore dit ?
- Rien de mal. Mais quand même, c’est pas parce que tu as eu ce bébé que tu dois te comporter comme une gamine avec Charles, c’est quand même lui le père et Lucas est aussi son fils.
- Tu vas quand même pas commencer avec ça aussi Sarah ? »
La jeune femme haussa les épaules et n’ajoura rien de plus.
L’hôtel était enfin en vue. Il avait l’air assez accueillant, mais pourtant, chacun ici n’avait qu’un seul souhait : quitter San Francisco le plus vite possible. Mais c’était loin, très loin d’être fini.

On entra dans l’hôtel au bout d’une bonne demi-heure de marche. Ça devait être un hôtel assez important à en juger par la taille tout de même gigantesque du hall d’entrée. Le boss s’arrêta dans ce hall et trois personnes, deux hommes et une femme, firent leur apparition en descendant des escaliers.
« Wouaaaaa ! Fit discrètement Sarah en s’approchant de Kathy, t’as vu le mec qui est à gauche.
- De qué ?
- Celui qui à cette super barbe et ce regard à faire chavirer les cœurs … oh ! Tu crois qu’il a déjà quelqu’un dans sa vie ? Dis ? Dis ? Dis ?
- Je sais pas moi, répondit Kathy en haussant les épaules, demandes-lui toi.
- J’oserait jamais, répondit Sarah en rougissant, je suis trop timide. »
Les trois personnes s’arrêtèrent juste à côté du boss avant que celui-ci ne se tourne vers tous les Casters du FAM ;
« Bien, ce sont trois Casters d’élite qui vont nous donner un petit coup de main pour cette mission. Déjà que leurs pouvoirs sont pas mal, ils connaissent bien San Francisco. Demain matin, on enverra une petite unité pour déblayer un peu le terrain, notre but final est de trouve pourquoi c’est tellement le foutoir. Parce que si c’était simplement à cause de l’épidémie, je pense que les gangs aussi auraient peur de sortir de chez eux. »
Le discours se finit sur ce et le boss dit à tout le monde qu’ils pouvaient aller découvrir leurs chambres. Sarah en profita alors pour s’approcher près de la personne qu’elle avait regardé avec tant d’attention et dit :
« Euh … bonjour, comment vous appelez-vous ?
- Mike, et vous ?
- Sarah. Dites, si vous faites rien ce soir … est-ce que … je pourrais vous inviter à prendre le dîner dans ma chambre … on pourrait discuter … voilà quoi. »
Il réfléchit pendant quelques secondes durant lesquelles Sarah serra ses doigts de pieds pour pas que ça se voit. Finalement, il sourit et dit :
« D’accord, vers quelle heure ?
- Euh … disons 20h ?
- Ok. »
Sarah monta ensuite dans sa chambre avec un énorme sourire au visage. Elle ouvrit ensuite la porte de sa chambre et fut surprise de trouver Kathy à l’intérieur, assise sur un des deux lits de la pièce à parler à son bébé.
« On est dans la même chambre ? Demanda Sarah. Comment ça se fait.
- Me demandes pas, j’en sais rien … au fait, ça s’est bien passé avec le mec en bas ?
- Mike ? Demanda Sarah en s’allongeant sur son lit. Oh oui ! Il va venir ici ce soir.
- Ici ?
- … oui … je peux te demander un énorme service et me laisser la chambre pour ce soir ? »
Kathy haussa les épaules.
« Bon, d’accord.
- Ah ! Si tu savais comment il est Kathy ! Dit Sarah en regardant gaiement le plafond, il est beau, intelligent, distingué, attentionné … »
En fait, Kathy écoutait avec un fond de désapprobation. Pour elle qui avait déjà eu quelques relations amoureuses de par le passé, c’était quelque chose à rayer du vocabulaire ; et donc pas quelque chose que l’on devrait prendre à la légère comme Sarah était en train de le faire !

L’affaire remontait à 2006. A cette époque, Sarah n’avait que 18 ans et pourtant, de nombreux bruits de couloirs circulaient déjà sur le nombre de gens avec qui elle avait couché. Le pic fut atteint avec la nouvelle mode du « Si t’as pas couché avec elle t’es un looser. ».

On était en plein milieu d’un briefing. Là, Sarah lisait au reste de son unité les rapports annuels pour faire le point en vue de la grande réunion qui devait avoir lieu. Au fond de la pièce, il y avait une estrade sur laquelle se tenait Sarah tout en lisant le rapport. Dans le reste de la pièce, il y avait des dizaines de chaises disposées pour les membres de son unité.
Ayant fini de lire le rapport, elle passa dans les rangs pour distribuer une fiche sur laquelle elle avait condensé tout ce qu’elle avait développé pendant près de deux heures.
« Bien, dit-elle en se dirigeant vers l’estrade, est-ce qu’il y a des questions ?
- Ouais, moi, dit un des membres de son unité. Est-ce que c’est vrai que vous avez couché avec le boss pour garder votre place de chef d’unité ? »
Sarah se retourna pour voir d’où pouvait bien venir ça mais elle ne vit que des dizaines de visages, tous souriants. Elle soupira et dit :
« Non. Je n’ai pas couché avec le boss pour garder ma place. Si je suis encore ici aujourd’hui, c’est parce que je suis la personne la plus compétente pour …
- Faire des pipes, ajouta quelqu’un.
- Qui est l’enfoiré qui a dit ça ! Cria-t-elle, que ce petit salaud ait les couilles de se montrer !
- Les couilles, vous connaissez bien ça, hein ?
- Desnos, je t’ai vu ! S’exclama Sarah avec le visage déjà rouge de colère. Je te jure que je vais t’en faire baver !
- Vous vous en êtes déjà chargé en mars dernier dans un bon pieu bien douillet. » Ajouta-t-il en rigolant.
Tout le monde éclata alors e rire et Sarah serra les poings. Elle respira un bon coup en se disant qu’un peu d’air frais la calmerait sûrement ; la jeune femme se dirigea donc vers la porte. Mais elle ne fit absolument pas attention à où elle mettait les pieds et quelqu’un en profita pour lui faire un croche-patte. Sarah s’écroula par terre et se fracassa la tête sur le sol. Sa tête tourna pendant quelques secondes seulement, mais quand elle reprit ses esprits, elle se rendit compte que tout le monde était en train de rigoler.
Jamais elle ne s’était sentie aussi mal de toute sa vie. Elle voulait juste vivre avec quelqu’un et peut-être même se marier un jour. Voir ses relations se casser la figure les unes après les autres était déjà difficile, mais maintenant, en plus, on se moquait d’elle. Même si quelque part en elle, la jeune femme savait qu’ils avaient tord, elle ne pouvait s’empêcher de sentir que sa vie ne valait plus rien qu’elle l’avait complètement raté.
Elle se releva et sorti de la pièce en claquant la porte si violement que la vitre de celle-ci tomba en morceaux. Elle entendait encore les rires et les sifflets provenant de la pièce et elle courue vers sa chambre.
Là, elle sortie de sous son lit plusieurs bouteilles d’alcool fort, puis, s’en alla dans la salle de bain pour prendre les anti-dépresseurs qu’elle prenait depuis trois ans environ. Elle prit un verre d’alcool, puis l’avala cul sec avant de prendre quelques anti-dépresseurs par-dessus. Sarah allait recommencer, mais elle hésita pendant quelques secondes.
« Mourir, je vais vraiment mourir. » Murmura-t-elle en se servant un nouveau verre.
Elle du bien boire les trois-quarts d’une bouteille d’alcool fort, plus une boite et demi d’anti-dépresseurs. Sarah voulue en prendre plus, mais elle se sentait déjà assez mal et sa tête tournait comme pas possible. Elle s’allongea ensuite sur son lit et, laissant la boite d’anti-dépresseurs tomber par terre, elle murmura :
« Allez, c’est l’heure du gros dodo … »

Le soir venu, Kathy entra dans la chambre de Charles qui, par chance, avait deux lits. Charles était en train de lire quand il vit la jeune femme entrer dans la chambre. Il se redressa brusquement.
« Qu’est-ce que tu fais ici ?! Demanda-t-il ?
- Je vais devoir passer la nuit ici. Sarah va apparemment passer le dîner du siècle avec son petit copain. »
Elle s’assit alors sur un des lits. Charles la regarda pendant qu’elle caressait son bébé. Il ferma son livre et dit alors :
« Si j’étais toi, je me méfierait de Sarah là.
- De qué ?
- Au FAM, elle a la réputation de coucher dans tous les coins.
- Oui, j’ai entendu ça. Et alors ? Pourquoi est-ce que ça voudrait dire que je devrais me méfier d’elle ? »
Charles hésita pendant quelques secondes avant de répondre :
« En réalité, elle a toujours voulue trouver le grand amour, mais à chaque fois, ça a foiré.
- Et ?
- Et donc, une fois, toute son unité l’a ridiculisé et elle a essayé de se suicider. »
Kathy posa le bébé sur un des coussins. En scannant la mémoire de Sarah, elle avait parcourue bien des choses, mais elle avait dur rater ce point-là. Elle demanda donc à Charles plus de détails.
« Eh bien, répondit-il, elle a mélangé des anti-dépresseurs et de l’alcool fort et si il y avait pas eu une réunion à ce moment-là, on l’aurait jamais trouvé à temps. Elle était complètement KO sur son lit et on l’a forcé à vomir je ne sais combien de fois avant que Madeu l’envoi direct à l’infirmerie. Ça nous a tous fait peur et je te parles même pas des sanctions qui sont tombés sur les membres de sa divisions.
- Sauf que cette fois, elle a plutôt l’air sûre de son coup. » Souligna Kathy.
Charles haussa les épaules.
« Ouais, elle a été sûre de son coup à chaque fois. Et à chaque fois, on l’a retrouvé en pleurer sur son lit pendant une bonne journée.
- La vraie question est : est-ce que je peux passer la nuit ici ?
- Si tu veux ; moi, ça me pose pas de problèmes … mais il va falloir qu’on discute à propos du bébé. »
Kathy soupira.
« Quoi encore. Il me semblait qu’on avait réglé la question.
- Pas du tout. Je comprends pas pourquoi tu considère qu’il est seulement à toi.
- Parce que c’est moi qui ait subit l’accouchement et …
- Oui, mais un bébé se construit à deux et je pense que le bébé est tout autant le tien que le mien.
- Ça, c’est toi qui le dit.
- Oui, je le dis parce que si tu n’avais pas eu le spermatozoïde, y’aurait jamais eu de bébé ! De toute manière, j’ai souligné que je protégerais le bébé tout autant que toi sinon plus. »
Kathy regarda Charles pendant quelques secondes avant de s’allonger sur le lit et dire :
« Bon, d’accord, t’as gagné Charles. J’en ai marre de cette lutte idiote. Si j’en crois ce que tu dis, je ferais mieux de rester ici pour pas troubler les problèmes sentimentales de Sarah. »

Lorsque Kathy revint dans sa chambre le lendemain matin, elle trouva Sarah endormie dans son lit, la table était encore couverte d’assiettes et de plats séchés depuis. Lentement, Kathy s’assit sur son lit en faisant le mois de Bruit possible afin de ne pas réveiller son amie. Elle avait laissé le petit à Charles pour la journée et se dit qu’elle pourrait en profiter pour se reposer.
Quelques heures plus tard, Sarah se réveilla enfin et trouva Kathy en train de lire un livre, tranquillement assise au fond d’un sofa.
« Ah ! T’es enfin réveillée, lui dit Kathy en déposant son livre, ça s’est bien passé hier soir ?
- Oh, c’était vraiment merveilleux ! Répondit Sarah en commençant à ramasser les assiettes.
- Vraiment ?
- Oui, Mike est vraiment trop gentil, il est vraiment intentionné, il est tellement …
- Je crois que je capte l’image Sarah.
- Kathy, tu peux pas savoir à quel point je suis heureuse. Je suis si heureuse d’être amoureuse de quelqu’un d’aussi gentil, de quelqu’un de si …
- Ouais, eh bien moi je crois que tu devrais quand même faire un peu gaffe à ce que tu fais là ; Charles m’a raconté que t’avais essayé de te tuer et …
- Mais c’était y’a un bon bout de temps ça. Cette fois, répondit-elle en prenant maintenant les plats secs, je suis sûre que c’est l’homme qu’il me faut, j’en suis certaine.
- Si tu le dis. N’empêche, tu m’en voudras pas si je garde un petit œil sur tout ça ? »
Sarah finie de mettre toute la vaisselle sale dans la cuisine. Elle mit l’eau en route et ajoute en rigolant :
« Si tu veux, moi ça me gène pas le moins du monde. »
Ouais, c’était précisément ça le problème, pensa Kathy. Normalement, personne n’aurait accepté à 21 ans que quelqu’un (même s’il s’agissait de son meilleur ami) le surveille comme ça. Une partie de Kathy lui dit cependant que si Sarah était heureuse, tant mieux. Cependant, une partie d’elle, une partie au niveau du ventre, lui envoya une sensation désagréable, une sensation qu’elle n’avait pas ressenti depuis des années.
« Au fait, lui dit Sarah en essuyant les assiettes qui se trouvaient dans l’évier, comment est-ce que ça se passe avec Charles ? Maintenant que vous êtes tous les deux parents et qu’on est en train de parler de relationnel, vous devriez peut-être songer à vous installer dans la même chambre. »
Kathy hésita pendant quelques secondes. Finalement, elle posa le livre et dit :
« Je sais pas, je le connais pas si bien au point de lui faire vraiment confiance. On s’est organisés pour Lucas, mais franchement, je souhaite que ça en reste là.
- C’est déjà un bon pas, dit Sarah en rangeant la dernière assiette qu’elle venait de sécher. Je crois que ce serait mauvais pour ton fils si ses parents n’ont pas un minimum de proximité.
- Sarah, j’étais ivre quand j’ai couché avec Charles et donc, j’ai pas vraiment choisi d’avoir ce bébé. Je suis heureuse de l’avoir et je suis d’accord que Charles a tout autant le droit de le voir que moi ; sauf que, c’est pas ça qui va me pousser à aimer ce mec. Sérieux, comment je peux faire confiance à ce mec alors que je le connais à peine.
- Allons, dit Sarah en fouillant son armoire pour prendre un pull, faut pas être comme ça, je suis certaine qu’avec le temps, t’apprendras à … »
Brusquement, il y eut une énorme détonation et les deux jeunes femmes se figèrent. Elle se regardèrent pendant une seconde et foncèrent vers la porte pour voir ce qui s’était passé. L’instant d’après, une nouvelle explosion se produit, mais cette fois-ci dans la chambre. Kathy et Sarah furent violemment projetés contre le mur et couvertes de débris. Et tandis que les explosions continuaient, aucune des deux jeunes filles ne bougeait, ni même n’ouvrait les yeux.

Le boss se leva en sursaut, s’habilla en triple vitesse et sortit de sa chambre. Il cria à tout le monde de se réunir dans le hall d’entrée tandis que les explosions continuaient. Les portes des chambres s’ouvraient les unes après les autres et tout le monde fonçait vers le lieu indiqué.
Mais Charles, qui tenait le bébé dans ses bras, n’avançait pas aussi vite que tout le monde. Ne sachant pas quoi faire, il trouva Mike et lui demanda :
« Hé, est-ce que tu sais où est Kathy ?
- Qui ça ?
- Celle qui est dans la même chambre que Sarah.
- Sarah, je sais où elle est, suis moi. »
Ils firent donc demi-tour et grimpèrent quelques étages au milieu des sons d’explosion. Ils arrivèrent finalement en face de la porte de la chambre et appelèrent les deux jeunes femmes, mais il n’y eu aucune réponse.
« On fait quoi ? Demanda Charles, on peut pas enfoncer la porte si jamais elle sont juste derrière, on risque de leur fracasser la tête.
- Laisse-moi faire, répondit Mike, ça devrait aller vite. »
Il mit ses mains sur la porte et brusquement, celle-ci se couvrit d’un épaisse couche de glace. Charles en avait vu bien d’autres, mais tout de même, il ne pouvait s’empêcher d’être étonné en voyant ça. Ensuite, Mike donna un coup de pied bien vigoureux sur la porte et celle-ci tomba en morceaux comme si c’était du verre.
Les deux hommes entrèrent dans la salle et virent alors Kathy et Sarah là, par terre.
« Faut les sortir d’ici, dit Charles, elles ont vraiment pas l’air d’aller bien là.
- Je sais. » Répondit Mike en prenant Sarah dans ses bras.
N’ayant pas vraiment le choix car ayant encore le bébé dans le bras, Charles du mettre Kathy par-dessus ses épaules. Les deux hommes foncèrent aussi vite que leur permettaient leur jambes vers le couloir. Une fois hors de cette chambre, ils posèrent les deux jeunes femmes contre le mur.
« Elles sont vivantes, dit Mike en tâtant leur pouls, seulement bien sonné par l’explosion dans leur chambre apparemment.
- Ouf. » Fit Charles en souriant légèrement.
C’est alors qu’un homme apparu au bout du couloir. Il portait un masque d’oiseau et un chapeau noir. Charles et Mike le regardèrent avec étonnement car n’ayant jamais vu quelqu’un de semblable. C’est qu’il tira une sorte de sphère rouge vers eux. Par réflexe, Mike créa immédiatement un mur de glace. Mais à peine la boule toucha ce mur qu’elle explosa.
L’explosion fit éclater le mur et le souffle de l’explosion projeta tout le monde en arrière.
« Je crois qu’on a trouvé le petit enfoiré qui nous a envoyé toutes ces bombes dans la gueule, dit Charles en s’assurant que son fils n’avait pas trop souffert du choc.
- Ouais, mais je crois qu’on est pas assez forts pour le niquer ; si y’a pas de renforts assez rapidement, on est bons pour aller au casse-pipe. »
C’est alors qu’il envoya une nouvelle bombe et Mike refit un mur de glace, mais le résultat fut absolument le même.
Puisque tout le monde heurta le mur de dos, Charles n’eut aucun problème à protéger Lucas, mais cette fois, tout le monde était couvert de blessure et lui-même n’allait pas vraiment mieux.
L’homme-oiseau préparait une nouvelle bombe. Charles se tourna alors vers Mike et s’aperçu alors avec horreur qu’il avait perdu connaissance.
« Merde, c’est pas le moment de faire dodo ! Cria Charles en le secouant de toutes ses forces. »
C’est alors que la bombe fut envoyée vers eux.

Sachant qu’il ne pouvait rien faire, Charles serra le bébé contre lui et ferma les yeux. C’est alors qu’il entendit une détonation terrible et se sentie légèrement poussé en arrière. Mais quand il ouvrit les yeux, il constata qu’il n’était absolument pas mort, mais bel et bien vivant.
« Bon, c’est au moins ça de fait. » Entendit-il.
Il se redressa alors et vit Kathy qui s’était levée et qui avait sans aucun doute renvoyé la bombe à l’envoyeur. Il se redressa à son tour, le bébé toujours dans les bras.
« Tu viens de nous sauver la vie Kathy, merci.
- De rien, répondit la jeune femme. Tu crois que tu peux tenir le petit pendant que je vais réveiller « Roméo et Juliette au bois dormant » ? » Dit-elle en regardant Sarah et Mike.
Elle prit Sarah par le col et la secoua un peu. Très rapidement, elle se réveilla et regarda autour d’elle avec étonnement. Elle demanda naturellement ce qu’elle faisait ici et ce qui s’était passé pendant ce temps, mais Kathy se contenta de lui répondre rapidement en flanquant une bonne gifle à Mike pour le réveiller.
Naturellement, il ne tarda pas à se réveiller.
« Ow, on est pas morts ? Demanda-t-il en se frottant la joue.
- Non, répondit Charles, Kathy nous a sauvés en se réveillant au dernier moment. On devrait se dépêcher de descendre en bas.
- Sûr, dit Kathy, je crois franchement pas que cet hôtel c’est Hawaï et qu’on va pouvoir gentiment se taper une petite bronzette si on reste ici. »
Ils foncèrent donc vers la cage d’escaliers, Charles tenant toujours le bébé dans ses bras. Par chance, les explosions n’avaient pas trop abîmées l’endroit et le tout était encore praticable.
« A votre avis, qu’est-ce qui se passe là-bas ? Demanda Sarah, ça m’étonnerait franchement qu’un mec attaque comme ça un hôtel.
- Qu’est-ce qu’on en sait, répondit Kathy dont les longs cheveux lui venait sans arrêt dans le visage à mesure qu’elle fonçait dans les escaliers. On en saura sans doute plus une fois qu’on sera en bas.
- De toute manière, on sera déjà un peu plus en sécurité. » Fit remarquer Mike.
Ils arrivèrent très rapidement en bas, là où se trouvait en fait une bonne partie des Casters du FAM. Tout le monde avait l’air terriblement angoissé et plusieurs personnes ressemblait plus à des fantômes plus que quoi que ce soit d’autre.
« Charles, dit Kathy en se tournant vers lui, est-ce que tu pourrais me passer le petit.
- D’accord, dit Charles en soupirant, le voilà.
- C’est absolument pas contre toi Charles, souligna Kathy en prenant le bébé dans ses bras. C’est juste que j’ai tellement peur pour notre bébé. »
L’attention e Charles s’arrêta particulièrement sur le mot « notre ». Mais il n’eut pas vraiment le temps de cogiter dessus car brusquement, il y eut une nouvelle explosion et une partie du plafond s’écroula. Charles eut tout juste le temps de s’écarter, mais Kathy reçu le coup de plein fouet, ainsi qu’une bonne vingtaine d’autres personnes.
Personne n’osa bouger pendant quelques secondes, puis brusquement, on vit Sarah et Charles se précipiter vers les décombres.
« C’est pas possible, murmura la jeune femme, qu’est-ce qui s’est passé ?
- On s’en contrefout, répondit Charles en enlevant un bloc, on verra ça plus tard. »
Plusieurs personnes vinrent alors pour dégager ceux qui étaient sous les décombres, mais à chaque coup, c’était pour y découvrir un cadavre, ou bien alors quelqu’un à moitié mort. Sarah ne pu s’empêcher de reculer un peu en découvrant Kathy : elle était couverte de sang, comme si quelqu’un là-haut avait prit la résolution de la peindre en rouge.
« Me dit pas qu’elle est morte ! Cria Charles.
- J … je sais franchement pas. » Répondit Sarah en palissant.

Sarah allait tâter le pouls de son amie pour voir si celle-ci était encore vivante, mais c’est alors que quelqu’un entra en criant :
« Boss, y’a des dizaines de Casters devant l’hôtel, je sais pas pourquoi ils attaquent pas, mais ça devrait pas tarder. »
Tout le monde se tourna vers le boss.
« Bon, tout le monde, on va tenter une sortie.
- Quoi ! S’exclama Charles, mais on va se faire charcuter.
- Ce sera encore pire si on reste ici sans rien faire, souligna Madeu.
- Ils ont raison, dit Sarah en soupirant. Je vais établir un post de secours ici pour m’occuper des blessés. »
Elle prépara de nouveau ses doigts pour essayer de sentir le pouls de Kathy, mais c’est alors que Madeu dit :
« C’est pas possible, on va avoir besoin de toi pour se battre.
- Mais … y’a tous ces blessés qui …
- Ils sont blessés et ne nous sont plus d’aucune utilité. C’est les hommes valides qu’il nous faut pour nous battre.
- On peut quand même pas les laisser comme ça, dit Charles.
- On aura qu’a s’en occuper après.
- Mon amie est peut-être morte, objecta Sarah, je peux quand même pas la laisser comme ça sous les décombres. »
Une main se posa alors sur son épaule et quand la jeune femme se retourna, elle vit Mike.
« Sarah, il faut que tu chasse tes sentiments. C’est pas eux qui vont te maintenir en vie mais tes pouvoirs.
- D’accord, dit-elle en posant sa main sur la sienne, j’arrive. »
Tout le monde sortit de l’hôtel et là, se trouvait une bonne centaine de Casters. Pourtant, ils n’attaquaient pas. Ceux du FAM les regardèrent avec étonnement. Personne n’osait véritablement faire quelque chose, mais chacun pouvait sentir la tension dans l’air.
« On y va ! » Cria le boss.
Mike commença en envoyant en envoyant une gigantesque vague de glace sur les Casters adverses, les reste du FAM chargea juste derrière celle-ci. Sarah ne pouvait s’empêcher de repenser à Kathy en même temps qu’elle courait, jamais elle n’avait jamais vue une chose pareille dans toute sa vie, et pourtant, elle en avait vue des vertes et des pas mûres.
« Charles, dit-elle, tu crois à Dieu toi ?
- C’est quoi cette question ?! Demanda-t-il avec étonnement.
- Espérer qu’il y ait un miracle. »
Charles réfléchit pendant quelques secondes.
« Non, j’y crois pas. »
Ce qu’il croyait en revanche c’était que Sarah était tombée bien bas en obéissant aveuglément à ce que lui disait Mike. Mais bon, c’était sa vie et elle en faisait ce qu’elle voulait.
« N’empêche, ajouta Charles, j’espère aussi qu’elle soit encore vivante. Je sais pas comment te le dire, mais je me le pardonnerais franchement pas si elle mourrait, et … »
Brusquement, un des Casters d’en face fit un mouvement avec ses mains et la vague de glace disparue dans un trou noir.
L’instant d’après, la vague de glace fonça vers le FAM et en moins de quelques secondes, tous se retrouvèrent prit dans un gigantesque glacier, incapables de faire le moindre mouvement.

C’est alors qu’il y eut une explosion provenant de la glace. L’instant d’après, la glace avait disparue et une énorme laque d’eau se trouvait sur le sol.
« Pfiou, merci Charles, dit Teuten, sans toi et ton pouvoir, on était foutus.
- On fera les remerciements plus tard, dit Charles.
- A l’attaque ! » Cria le boss.
Charles et Sarah levèrent les yeux vers le ciel pendant quelques secondes, puis, chargèrent avec les autres.

Une heure plus tard, les morts jonchaient dans la rue. Le FAM avait fini par gagner, mais ils avaient bien du perdre la moitié de leurs effectifs dans cette bataille. Charles se reposait sur un tas de pierres tandis que Sarah parlait avec le boss. On avait enfin commencé à s’occuper des blessés, mais une bonne partie d’entre eux avait déjà rendu l’âme et l’autre était en train de le faire.
« Hé, ça va Charles ? Lui demanda Mike en s’asseyant à côté de lui. »
Le jeune homme lui jeta un regard vide pendant quelques instants, mais ne répondit rien. Tout comme Sarah (et en fait la plupart des membres du FAM qui avaient survécus à la bataille), il avait le visage couvert de sang, bien qu’il s’agisse en majorité de celui des gens qu’il avait tué.
« Tu veux boire quelque chose ? Demanda Mike en sortant une petite bouteille d’alcool.
- D’accord. » Répondit Charles.
Il la descendit cul sec, sans même tousser, puis la repassa à Mike.
« Pourquoi est-ce que tu me fais la gueule comme ça ? Demanda-t-il à Charles, je t’ai rien fait.
- C’est à propos de Sarah. J’aime pas les gens qui manipulent les autres ; elle t’aime, tu le sais très bien à mon avis et t’en a profité tout à l’heure.
- Qu’est-ce qui te fait croire que je ne l’aime pas aussi ?! Je l’ai obligé à rien du tout moi, elle a agit de son libre arbitre tout à l’heure. »
L’alcool commençait déjà à agir sur Charles.
« Tu peux pas savoir ce que c’est, lui dit Mike, puisque, jusqu’à preuve du contraire, y’a absolument personne dans ta vie.
- Si môssieur ! Je sais pas si cette personne m’aime, mais en tout cas, moi si.
- Et qui ?
- Kathy.
- Bonne chance mon vieux, dit Mike sans pour autant se moquer. Tu sais très bien qu’elle est le joyaux du FAM et y’en a qui vont tout faire pour qu’elle ait de liaison avec personne. »
A cet instant, Sarah arriva. Elle était toute rouge après avoir courue, mais elle paraissait également sous le choc.
« Charles, on a finalement fini de sortir tout le monde des décombres.
- Et donc ? Demanda-t-il en se levant.
- Je crois pas que ça va te plaire.
- Vas-y toujours. »
Sarah hésita pendant quelques secondes.
« Pourquoi est-ce que tu lui dis pas ? Demanda Mike, il a le droit de savoir quand même. Non ? »
Sarah hésita encore pendant seulement une fraction de seconde avant de lâcher finalement :
« Kathy est entre la vie et la mort et je ne sais pas je vais pouvoir la sauver. Aussi … ton bébé est mort. »

Le boss, Madeu et Sarah se trouvaient dans une chambre privée. Sarah les bras croisé et le regard vide. Trois jours étaient passés depuis l’incident en bas de l’hôtel et ils avaient du changer d’endroit. Ils avaient choisi cet endroit pour de multiples raisons, une d’entre elles étant l’hôpital qui se trouvait juste à côté et auquel on pouvait accéder directement à l’aide d’un passage que le FAM avait crée.
« Alors ? Demanda finalement Madeu, qu’est-ce qu’on fait.
- On est dans le pétrin, dit Sarah d’une voix fatiguée car elle n’avait pas dormi la nuit dernière. On a perdu pas mal d’éléments et pas que des mauvais. Aussi, un chef d’unité s’est fait tuer ce qui veut dire qu’on est plus que deux.
- En tout cas, la question à l’ordre du jour est : qu’est-ce qu’on fait ?
- Je propose d’aller zigouiller le salopard qui est derrière tout ça ! S’exclama Madeu en frappant du poing sur la table. On a interrogé des prisonniers et on sait on se trouve leur planque.
- N’empêche, intervint Sarah d’une voix toujours aussi lente, nos hommes sont épuisés et il va nous falloir du temps pour guérir nos blessés. Je dis seulement ça parce que la plupart des bons éléments qu’on avait sont à l’hosto ; Kathy est stabilisée mais elle a besoin de beaucoup de repos et elle pourrait à tout moment faire une rechute ; le moindre choc violent pourrait la tuer.
- Comment tu vas lui annoncer la mort de son fils alors ? Demanda le boss.
- Je sais franchement pas. Pour l’instant, on la bourre de médocs pour la garder en vie et il est possible que tant que le risque sérieux existe, on doive continuer.
- Bon, d’accord, fini par dire le boss. Je crois qu’on a tous besoin d’une pause après ce qui s’est passé y’a trois jours. Combien de temps pour qu’elle guérisse ?
- Longtemps si on était dans un hosto normal, mais avec mes petites manips, elle sera de nouveau sur pieds dans deux semaines. Mais il lui en faudra deux de plus pour être complètement guérie.
- Va pour un mois alors. » Dit le boss.
Sarah se leva et sortie de la pièce. Alors qu’elle marchait vers l’hôpital, deux mains l’attrapèrent par derrière et la retournèrent. C’était Mike.
« Coucou mon petit sucre, dit-il, ça va ? »
Ils s’embrassèrent et Sarah répondit avec un léger sourire et des yeux à moitiés fermés :
« Je crois qu’on y est allés un peu fort la nuit dernière. Je manque complètement de sommeil et je sais pas comment je vais le rattraper.
- T’as pas l’air bien, quelque chose va pas ?
- C’est juste que je passe par beaucoup de stress avec tout ce qui se passe en ce moment.
- Tu veux qu’on prenne un moment pour en parler ? Ce soir par exemple. On fait une soirée tranquille et on peut discuter de ce qui te trouble. »
Sarah sourit.
« C’est très gentil de ta part, mais j’ai tellement envie de dormir que je vais m’écrouler sur le lit dès que je vais arriver dans notre chambre.
- Pas de problème.
- Merci mon amour. »
Elle l’embrassa de nouveau, puis elle reprit sa route, lui à ses côtés.
« De toute manière, j’ai deux derniers trucs à voir et je serait libre.
- Lesquels ?
- Eh bien, Kathy pour son état et puis, Charles parce qu’il parait qu’il nous fait une dépression et qu’il s’est mit à boire. »

Sarah ouvrit la porte de la chambre de Charles, elle était toujours en compagnie de Mike.
« Charles, t’es là ? » Demanda-t-elle.
Il y eut quelques instants de silence. La chambre était totalement obscure car les rideaux étaient fermés et la lumière éteinte. Sarah s’avança un peu et faillit trébucher sur une bouteille. Lorsqu’elle regarda le lit, elle vit Charles allongé dessus. Mike alluma la lumière et Charles plissa les yeux.
« Alors, ça va ? Lui demanda Sarah en prenant un siège et en s’asseyant.
- Pff, je vois pas pourquoi ça irait. Si y’a vraiment un Dieu, il se fout bien de moi. J’avais un fils et je l’ai perdu, j’aime Kathy et elle est à la frontière de la mort …
- Qu’est-ce que tu bois ? Demanda Mike.
- Bah, tout ce que je peux trouver : vin, rhum, whisky, vodka, gin …
- Tu crois que ça va arranger la situation ? Dit Sarah en croisant les bras.
- Pff, de toute manière, que je boive ou pas, rien va changer ; alors, qu’on m’accorde au moins quelques instants de bonheur.
- T’es en train de foutre en l’air ta santé, souligna-t-elle. T’as même pas 25 ans, tu crois que c’est normal ça ?
- C’est mon corps, j’en fait ce que je veux. Et puis de toute façon, qui est-ce que je dérange en faisant ça ? Personne il me semble. »
Sarah soupira.
« Si tu bois, tu n’avance pas d’un pas, tu reste sur place. T’as raison quand tu dis que Kathy est à la frontière de la mort, mais je peux t’assurer que je fais vraiment tout ce que je peux pour la sauver.
- Tu parles, tu la bourre de saloperies ; t’es plutôt en train d’accélérer sa mort ouais.
- Arrêt de raconter des âneries ! Objecta Sarah en fronçant les sourcils, si je lui donnait pas ces « saloperies » comme tu dis, elle serait morte depuis deux jours. »
Charles sourit légèrement.
« Y’a pas que pour ça que tu est venue me voir, hein ? Dit-il.
- Non, répondit Sarah. C’était aussi parce que Kathy ne supporterait pas le moindre choc ou émotion violente ; il faut à tout prix lui cacher que son fils est mort. Je me disais cependant que tu pourrais aller lui parler, que ça lui ferait du bien.
- Elle est réveillée ?
- Non, mais quand elle le sera.
- Et pourquoi pas toi, elle doit quand même se sentir légèrement plus proche de toi.
- Sarah a déjà un emploi du temps complètement bouclée pour pas mal de temps avec tous ces blessés, dit Mike en posant sa main sur l’épaule de la jeune femme. »
Charles soupira.
« Et si elle me demande pour notre bébé ? Je fais quoi ?
- Dis-lui qu’il est toujours en vie, il faut éviter tout choc violent, souligna Sarah.
- Facile à dire, ironisa Charles. Tu crois que je peux mentir à propos de la vie de mon fils comme un gosse ment à propos des bon-becs qu’il a piqué chez l’épicier ? »
Sarah se leva. Elle n’avait pas l’énergie de continuer ce jeu de rhétorique débile. De toute manière, Charles se prendrait bien une bonne crise de foie et ça le calmerait un bon moment.
« Tu veux que je te fasse quelque chose de spécial ce soir ? Lui demanda Mike une fois qu’ils étaient sortis de la chambre ?
- Non merci mon amour. » Répondit-elle en souriant légèrement pour montrer sa reconnaissance.
A cet instant, un infirmier vint lui annoncer que Kathy venait de se réveiller.

Sarah courue jusqu’à l’infirmerie. Là, se trouvaient des dizaines de lits avec dessus les personnes ayant survécus à la bataille et qui avaient quand même une chance de s’en tirer car ils n’était pas mort dans les trois premier jours. Kathy partageait sa chambre avec trois autres personnes dont deux avaient subit une amputation. La jeune femme avait la tête de quelqu’un qui se serait réveillé après une trop courte nuit.
« Salut, lui dit Sarah, bienvenu dans le monde des vivants.
- J’suis … où ? Demanda faiblement Kathy.
- A l’hosto. Le plafond s’est écroulé sur toi juste avant la bataille et j’ai pu te sauver, mais ça va être repos absolu pendant deux semaines.
- Où est Lucas ?
- Qui ?
- Lucas, mon bébé.
- Lucas va très bien, on prend bien soin de lui en ce moment.
- Mais pourtant, je le tenais et si moi je suis dans cet état … »
Mike intervint alors :
« Tu l’as fait tomber sans faire exprès avant que les rochers ne tombent sur toi et il n’a que quelques égratignures à cause de la chute.
- Hein ? Fit Kathy, je me souviens pas l’avoir fait tomber … »
Sarah se mordit la lèvre et jeta un coup d’œil rapide à Mike.
« Mais bon, reprit Kathy, je vous fait confiance ; je vois pas pourquoi vous me mentiriez.
- Ah …. Oui, oui, répondit Sarah. Naturellement. »
Il y eut quelques instants de silence.
« Bon, je vais devoir y aller, dit finalement Sarah. Laisse-moi juste m’occuper de ta perf. »
Sarah s’en occupa donc sous l’œil tout de même un peu douteux de Kathy qui commença très rapidement à sentir sa tête tourner, comme si elle avait trop bu. Cependant, elle avait totalement confiance en son amie et la laissa faire sans rien dire.

Une fois arrivé dans sa chambre, Sarah enleva rapidement ses chaussures et s’allongea sur le lit. Mike entra à son tour dans la pièce ; il s’approcha d’elle, l’embrassa, puis, prit s’allongea à son tour sur le lit.
« A ton avis, elle va survivre ? Lâcha finalement Mike.
- Les blessures qu’elle a sont plutôt graves, mais Kathy est une battante. Ouais, je me fait pas de soucis à ce niveau … tant qu’elle n’apprends pas pour son bébé. »
Mike lui passa le bras autour de ses épaules. Sarah, sans pour autant ouvrir les yeux, sourit légèrement et dit :
« Merci de m’encourager jusqu’au bout mon amour, je sais vraiment pas si j’aurais le courage de tenir le coup sans toi.
- T’inquiète pas, je serais toujours là pour toi et je t’aiderait quand jamais tu auras des problèmes. »
Sarah l’embrassa.
« Tu peux pas savoir à quel point ça fait longtemps que j’ai pas connu quelqu’un comme toi. je t’aime tellement Mike.
- Moi aussi. »
Ils s’embrassèrent de nouveau.

Pendant la nuit, pendant que tout le monde dormait à peu près paisiblement, une silhouette apparue dans le hall d’entrée.

Cette personne sorti un petit papier de sa poche sur lequel il trouva l’emplacement de la chambre de Sarah. Là, il monta silencieusement les escaliers en sortant une petite bouteille de sa poche et un chiffon.
Arrivé devant la porte, il n’eut qu’à mettre dans la serrure une petite clé et ça s’ouvrit. La chambre était complètement tranquille, noire et silencieuse. Sarah et Mike étaient tous les deux en train de dormir assez profondément et il y avait une bonne chance qu’il ne se réveille pas quand l’individu aurait à faire son devoir.
Il versa un peu du liquide de la bouteille sur le chiffon, se dépêcha de la refermer, puis, le fourra dans sa poche. Il s’approcha lentement du lit où dormaient Sarah et Mike. Brusquement, il plaqua le chiffon sur la figure de la jeune femme en lui attrapant l’arrière du crâne pour éviter qu’elle ne s’échappe.
Sarah se réveilla et commença à se débattre, mais le chloroforme fit très rapidement effet et elle s’endormie si vite qu’elle n’eut pas le temps d’avoir l’idée de se servir de ses pouvoirs. Il ne restait donc plus que Mike, maintenant que la jeune femme n’allait plus se réveiller pendant toute la nuit, peu importe ce qui se passerait. Là-dessus, l’individu sortit un couteau.

Le lendemain matin, vers à peu près 11h, Sarah se réveilla enfin. Elle se sentait un tout petit peu groggy, la lumière intense du jour pénétrant par la fenêtre n’aidant pas vraiment. Elle n’ouvrit pas vraiment les yeux, mais se serra contre Mike et dit :
« J’ai fait le plus bizarre des rêves du monde mon amour, je peux te raconter ou tu dors encore ? »
Mais il n’y eut pas de réponse.
« Mon amour ? » Demanda Sarah en pensant qu’il jouait un jeu.
Elle passa sa main sur son visage et sentit alors quelque chose de gluant et de froid. Intriguée, elle ouvrit les yeux et vit avec effroi la tête ensanglantée de son petit ami. Pendant un instant, elle fut complètement incapable de bouger.
Brusquement, elle hurla comme jamais auparavant et se jeta hors du lit. L’image qui se présenta alors à ses yeux fut un Mike couvert de sang, la jugulaire, la carotide et l’estomac tranchés. Sarah se sentait devenir folle et ne pouvait pas s’arrêter d’hurler.
Vingt secondes plus tard, plusieurs personnes entrèrent dans la pièce, dont Madeu et le Boss. A ce moment-là, Sarah était trop sous le choc pour continuer à hurler ; elle était par terre, muette devant ce spectacle qui s’offrait à elle.
« Bon sang, qu’est-ce qui s’est passé ici ?! S’exclama Madeu.
- M … Mi … M … Mi, bégaya Sarah.
- C’est pas possible ! » Dit Madeu en vérifiant son pouls.
Mike était bel et bien mort. En entendant ça Sarah pâlit et baissa la tête : elle avait l’impression que le monde tombait autour d’elle. Comme elle aurait aimé pouvoir perdre la boule à ce moment : elle n’aurait plus eu conscience de rien, mais là, elle conservait toute sa santé mentale et ne comprenait que trop bien ce qui se passait.
« Arrêtez-là. » Dit le boss à deux Casters du FAM qui se trouvaient là.
C’est alors qu’on se saisit de Sarah. La jeune femme était totalement prise au dépourvue, elle ne savait plus quoi dire, elle ne savait plus quoi faire. Son petit amie venait d’être tué et c’est elle qui se faisait arrêter alors qu’elle était on ne peux plus innocente dans l’affaire !
Des dizaines de personnes s’étaient approchés de l’endroit et alors qu’on emportait Sarh vers une cellule, elle entendit :
« Même à L’autre bout de la terre, elle peut pas arrêter de baiser, tant pis pour elle cette fois. »
Jamais elle ne s’était sentie aussi mal.

Sarah était enfermée dans une chambre et surveillée par Teuten. Ça devait bien déjà faire plusieurs heures qu’elle était là, mais la grande majorité du temps, elle n’avait fait que pleurer. Teuten avait eu du mal à ne pas ressentir ne fut-ce qu’un minimum de compassion, mais il avait un devoir à accomplir : surveiller Sarah pendant qu’un inspectait la chambre à la recherche de preuve.
C’est alors que le Boss entra dans la chambre. Il y avait plusieurs personnes armées à côté de lui.
« Alors, ça va mieux ? Demanda-t-il à Sarah.
- Je … j … j’en sais rien, répondit Sarah avant de se moucher.
- On a rien trouvé contre toi dans la chambre et on suspecte quelqu’un de l’extérieur.
- Ah, répondit-elle simplement.
- C’est bon, t’es libre, lui indiqua finalement le boss en lui donnant une petite tape dans le dos.
- Ah.
- C’est tout ce que ça te fait ?
- J’suis super contente, répondit Sarah avec un ton de voix toujours aussi désespérée, vous pouvez pas savoir à quel point.
- C’est à cause de Mike ? Faut pas t’en faire, on va lui faire des supers funérailles et tout. »
Sarah se redressa brusquement de la chaise où elle était assise et hurla :
« Mais je m’en contre-branle de ces funérailles de chiasse ! Il est mort ! Mort ! Vous croyez que c’est qu’un simple agent, un nom sur une liste ! Moi je l’aimais ! Je l’aimais ! »
Elle sorti de la chambre en pleurant. Personne n’osa prendre la parole, mais tous regardaient le Boss.
Pour le reste de la journée, Sarah aida Charles à finir quelques bouteilles d’alcool avant de rentrer en titubant vers sa chambre. Elle s’écroula sur son lit, une terrible migraine lui martelant déjà le cerveau et fini par s’endormir pour ne reprendre complètement conscience que le lendemain matin, aux alentours de 11h.

Ce soir-là, on entendit des hurlements dans le couloir, plusieurs personnes sortirent de leur chambre, mais quelques instants plus tard, une lame de couteau leur tranchait la gorge et leur sang éclaboussait le mur. Personne ne pouvait se cacher du tueur qui les débusquait tous impitoyablement et leur tranchait la gorge.
Charles sorti de sa chambre, une migraine lui tapant toujours la tête. C’est alors qu’il senti une présence derrière lui. Pendant les cinq prochaines secondes, il n’agit que par instinct. Il se retourna et envoya une flamme, mais il rata sa cible. Une lame de couteau passa alors à seulement deux centimètres de sa carotide et il donna un coup à son agresseur. Ce dernier tomba alors par terre et Charles se passa alors la main sur la figure.
Sauf que l’instant d’après, il n’y avait plus personne à cet emplacement. Charles se frotta les yeux mais il ne vit rien.
« Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? » Murmura-t-il en cherchant l’interrupteur.
Il alluma alors la lumière, mais ce qu’il vit dans le couloir lui donna envi de vomir. Une bonne dizaine de morts, tous égorgés et du sang partout sur le sol.
Le Boss arriva alors et regarda autour de lui.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? Demanda-t-il.
- Je sais pas vraiment, répondit Charles, y’a un salopard qui les as tous tués, mais il m’a filé entre les doigts.
- Je vois, dit le boss en fronçant les sourcils, demain, je vais réunir les chefs de division et on va voir ce qu’on va faire ! »

Tu m'as bien eu avec la scène de Kathy qui prend Lucas, j'étais persuadée à ce moment que c'était pour faire mourir Charles tranquille ! Ouf !
Sinon.... Sarah..... pfffff.... la pauvre.... C'est horrible ce que tu lui as fait !!!!!!
Mais c'était peut-être pour son bien aussi.... au début, j'ai soupçonné Charles ! ^^'

Sarah, Madeu et le Boss étaient réunis dans une pièce gardée par plusieurs hommes armés. Ils étaient tous les trois assis autour d’une table en verre sur laquelle se trouvaient plusieurs feuilles de papier pour prendre des notes.
« Combien de morts au total ? Demanda Sarah en commençant à griffonner quelque chose sur sa feuille.
- 15 morts et 2 blessés, répondit le Boss. Y’a un mec qui est venu durant la soirée et qui s’est pas gêné.
- Pourquoi est-ce qu’on a pas eu cette réunion plus tôt ? Demanda Sarah. Il est presque 21h et si ça se trouve, ce mec pourrait revenir.
- Peut-être parce que t’étais cloué au pieu avec une gueule de bois après avoir bu comme une alcoolo ! Répondit Madeu.
- Tu sais même pas pourquoi j’ai fait ça alors, tais-toi !
- Si ! C’est parce que môdame a perdu son petit Roméo chéri !
- Répète ça un peu le shooté qui s’amuse à prendre je ne sais quelle saloperie presque tous les soirs !
- Tu veux te battre ou quoi ! Cria Madeu en se levant brusquement de sa chaise.
- Quand tu veux ! Répondit Sarah en faisant de même.
- Hé vous deux, dit le Boss, vous réglerez vos petits problèmes plus tard. Pour le moment, il faut qu’on trouve une solution. Je vous signale qu’après la bataille de l’autre jour, encore quelques soirées comme hier soir et on aura presque plus personne. »
Sarah et Madeu se rassirent dans leurs chaises et la discussion reprit.
« Ce qu’on pourrait faire, proposa enfin Sarah, c’est bloquer pour commencer tous les accès à l’hôtel, puis, organiser des rondes de nuit et …
- Sauf qu’on a vu que ce salopard, c’est pas du petit lait, fit remarquer Madeu, il va tuer nos hommes les yeux fermés.
- C’est facile à régler, dit le Boss, il suffit que toi et Madeu vous occupiez des rondes pendant la nuit. »
Sarah n’avait franchement pas envie de passer toute la nuit à galoper dans les couloirs avec la chance de se faire trucider à n’importe quel moment, cependant, elle n’appréciait de toute manière pas l’idée qu’un tueur se balade aussi librement près de l’endroit où elle dormait elle-même … et de toute manière, elle avait besoin de tuer cette ordure de ses propres mains our venger Mike.
« Qui va s’occuper des blessés pendant la nuit ? Demanda tout de même la jeune femme, je dois m’occuper de pas mal de personnes en temps normal.
- Et hier soir ?
- Ce n’était pas mon tour.
- Et celui d’avant ?
- Aussi. »
Le boss se passa la main sur la figure et dit finalement qu’il allait demander à d’autres personnes de prendre le relais, pour cette nuit au moins.
En sortant de la pièce, Sarah eut alors l’impression de sentir une présence dans le couloir. Elle se retourna rapidement pour voir de qui il pouvait bien s’agir, mais elle ne vit personne.
« Qu’est-ce qui se passe ? Demanda le Boss.
- Non, rien. » Répondit Sarah en fronçant légèrement les sourcils.
Ils se séparèrent.

La nuit venu, Sarah et Madeu marchaient dans les couloirs de l’hôtel, la peur au ventre.